Les manifestants sont sortis, encore une fois dans la rue, pour le 49ème vendredi consécutif depuis le 22 février dernier. Ils ont battu le pavé en nombre important pour exiger le changement de système. La manifestation d'hier s'est déroulée sous le signe de l'endurance et surtout de la résilience. La 49ème marche hébdomadaire est aussi dédiée au soutien agissant en faveur des détenus d'opinion, notamment les figures du Hirak qui demeurent incarcérées. En cette occasion, les portraits de Karim Tabbou, Samir Belarbi, Fodhil Boumala et d'autres à l'image de Brahim Laâlami, Nour El Houda Oggadi de Tlemcen et le plus ancien détenu d'opinion en Algérie, Mohamed Baba Nedjar, sont déployés en force. Ils ont réclamé la libération de tous les détenus. Ils ont aussi rendu un vibrant hommage à la moudjahida Djamila Bouhired. D'autre part, les manifestants dénoncent tout projet d'exploitation de gaz non conventionnel. Dans la forêt des pancartes et autres affiches, les slogans anti-gaz de schiste ont fait leur apparition en ce 49ème acte. « Dites à la France d'exploiter le gaz de schiste chez-elle», ont entonné les manifestants. «Le gaz de schiste est synonyme d'un désastre écologique», «le gaz de schiste est un danger pour les Algériens», pouvait-on lire sur des pancartes. «Total dégage !», lisait-on encore sur une autre banderole. Vers 13h 30, une foule nombreuse a déferlé sur la rue Didouche-Mourad. «Allah Akbar Karim Tabbou», criaient fortement les manifestants au niveau de cette rue. Des marcheurs drapés de l'emblème national et munis de pancartes et banderoles, scandaient des slogans en faveur de l'instauration d'un Etat civil. «Souveraineté populaire, période de transition», ont-ils scandé. La rue Hassiba-Ben Bouali a été également inondée par une procession qui s'est ébranlée depuis la place du 1er Mai. Un dispositif policier déployé tout au long de la rue Asselah- Hocine a freiné un tantinet la progression d'une foule impressionnante venant de Bab El Oued et la Casbah. Avec l'arrivée aux alentours de 15h, d'un cortège de manifestants, la Grande Poste s'en est trouvée remplie de monde. Cet endroit où la foule est très compacte, foisonnait de banderoles, pancartes et slogans hostiles au pouvoir et au dialogue. Un déploiement impressionnant des forces de police antiémeute et la fermeture d'espaces publics ont également été constatés. Ils ont également réaffirmé leur détermination à poursuivre leur combat jusqu'à la satisfaction des revendications du mouvement. Comme à l'accoutumée, les manifestants ont réitéré les slogans habituels au Hirak, particulièrement le rejet de l'élection présidentielle et les résultats qui en ont découlé. «Ya h'na ya entouma, maranache habssine !» (C'est nous ou bien vous, on ne s'arrêtera pas), criaient-ils à tue-tête. «Ahna ouled Amirouche, marche arrière ma n'ouellouche, djaybine el houriya !» (Nous sommes les enfants de Amirouche, on n'a pas de marche arrière, on arrachera la liberté), «Djazaïr horra dimocratia !» (Algérie libre et démocratique), sont d'autres chants entonnés. Par ailleurs, des marches similaires se sont déroulées dans d'autres villes du pays.