Comme vendredi dernier, le 49e mardi de la contestation estudiantine avait pour thème l'actualité énergétique et le rejet catégorique du recours au gaz de schiste. Hier, Oran était au rendez-vous de la marche hebdomadaire et au rappel des constantes du hirak allant d'un Etat civil et non militaire "Dawla madania, machi aâskaria" à l'indépendance de la justice et à la liberté de la presse, "Sahafa horra, âadala moustaqila". Improvisant une réunion à la place du 1er-Novembre, les participants, les derniers irréductibles des mardis, ont appelé à la libération de tous les détenus d'opinion, à savoir Tabbou, Boumala, Nour El-Houda Oggadi, Samir Belarbi ou encore Kaddour Chouicha dont le procès en appel allait se dérouler deux heures plus tard. On a également appelé aux libertés individuelles. Mais c'est le sujet de l'heure, celui qui accapare toutes les attentions, qui a été au centre des revendications de ce mardi. "Gaz de schiste à Paris", "Le gaz de schiste pour les Américains et les Français, le cancer et la mort pour les pauvres", pouvait-on lire à ce propos sur des pancartes brandies par les manifestants. L'occasion aussi de rappeler les "promesses mensongères" de Tebboune qui avait déclaré, lors de sa campagne électorale, vouloir une économie viable basée sur la relance des secteurs de l'agriculture et du tourisme. Les parlementaires en ont aussi eu pour leur grade, accusés d'avoir vendu le désert algérien. "Barlamani ya jabane, sahra la toubaâ", a scandé la foule. Par ailleurs, une minute de silence a été observée à la mémoire des deux pilotes qui sont morts dans le crash de leur avion de chasse à Oum El-Bouaghi, tout en demandant l'ouverture d'une enquête sur cet accident. Quant au nombre réduit des étudiants, une première explication viendrait du travail de sape joué en amont par les organisations estudiantines affidées au pouvoir. Défilant le long de l'itinéraire classique du hirak, empruntant la rue d'Arzew jusqu'au siège de la wilaya, la foule a repris les slogans phare de la révolution du sourire.