Les dynamiques politiques et de la société civile foisonnent, et se font exprimer amplement par leurs démarches contradictoires et antagoniques. Ce qui est tout à fait ordinaire et normal en termes de processus politique en phase de décantation. Mais le processus propre aux Forces de l'alternative démocratique (PAD) semble évoluer d'une manière qui relève d'un anachronisme des plus abracadabrants en la matière. Les assises des Forces de l'alternative démocratique ont montré une espèce de paradoxe qui peut s'illustrer à travers des prises de position dont le réalisme politique est sacrifié sur l'autel des visions et des approches étroites de certaines formations qui constituent ladite alternative démocratique. Engager la mouvance démocratique dans toute sa mosaïque reflétant le spectre politique en formation et cristallisation sans pour autant qu'il y ait une harmonie et homogénéité en matière de cap et de choix stratégique et idéologique, cela renvoie à une espèce d'imbroglio qui montre on ne peut mieux la déroute de la mouvance démocratique qui ne sait plus à quel saint se vouer en termes d'approches qui riment avec ses propres définitions par rapport à la démocratie, voire du processus démocratique même. La démarche étriquée de certaines composantes de l'alternative démocratique fera en sorte de saborder, y compris certaines démarches incarnées par d'autres formations qui animent le PAD. Lesdites composantes développent une étrange définition de la démocratie à géométrie variable. L'idée de dialogue qui a germé au sein de la société et ses prolongements politiques via la classe politique dans son ensemble se voit rejetée par ce microcosme qui se targue d'être démocrate et attaché aux vertus même de la démocratie en tant que mode opératoire dans la gestion des affaires publiques et le règlement des situations de crise et d'impasse. Les assises des Forces de l'alternative démocratique ont fait surgir des contradictions et des divisions manifestes entre les composantes et formations qui les constituent. Une partie de l'alternative ne rejette pas le dialogue sur la base d'une démarche et une feuille de route précise, mais une autre partie le rejette d'emblée allant jusqu'à traiter ceux qui veulent dialoguer de traîtres. Une drôle de démocratie qui impose son diktat de la manière la plus frénétique sur des opinions et des approches qui ne sont pas similaires à celles qui sont différentes à elles. La fissure commence à se préciser au sein des Forces de l'alternative démocratique. Les divisions vont encore s'exacerber au fur et mesure que le processus politique en cours va connaître plus de décantations et d'évolutions nécessitant le dialogue et des consultations avec l'ensemble des sensibilités et mouvances politiques en présence. Le mérite des assises, c'est que l'ont fait en sorte de montrer une mouvance démocratique qui n'est pas compacte y compris sur la démarche du principe, à savoir comment entamer la nouvelle situation qui se présente sur le plan politique, surtout par rapport au contexte nouveau qui s'est esquissé après l'élection présidentielle du 12 décembre de l'année écoulée. Certaines composantes considèrent que l'état des choses n'a pas évolué d'un iota et que le changement doit s'opérer selon l'approche unilatérale propre à ce conglomérat qui se prend pour le dépositaire et de la légitimité populaire et du Mouvement populaire. Les assises ont été un test pour les pseudos démocrates qui étaient dans un passé récent pour un processus électoral où le cinquième mandat ne constituait nullement une entrave pour eux dans la perspective leur permettant de se repositionner et de se recentrer sans tenir compte des principes basiques de la réalité politique et de ses fondamentaux. Le mouvement social et démocratique tel que son nom l'indique, n'a pas conçu sa démarche telle qu'il vient de la cristalliser et l'étayer actuellement par un rejet total d'un nouveau processus politique, sous le prétexte que le peuple refuse les élections et que l'élection présidentielle du 12 décembre passé n'était pas légitime et que la majorité du peuple la récuse. Cette démarche est consolidée par le rejet tous azimuts même d'envisager un processus de dialogue national dans la perspective d'aller vers une situation de dégel favorable à un changement qui tient compte des priorités de l'Etat et de ses institutions. Mais ce même microcosme ne dit mot sur sa participation et son soutien au cinquième mandat même si on sait qu'il n'a même pu réunir les conditions d'une éventuelle candidature et participation, pour une simple raison, c'est que il n'a pas pu collecter les signature exigées pour la circonstance. Le semblant « pressing » est expliqué d'une manière limpide et que tout le monde connaît : les motivations et les tenants et les aboutissants de cette composante va porter un sacré coup même à la mouvance démocratique.