Samir Chemeur a donné rendez-vous samedi dernier, à la cinémathèque de Béjaïa aux cinéphiles de la ville de Béjaïa pour la projection de l'avant-première de son court métrage intitulé Hucdardam. Tayacout Kotama, chanteuse à la voix d'or et non moins épouse de Rachid Kotama, concepteur de la bande originale sonore du film, avait d'abord présenté l'œuvre faite sommairement. Cette première expérience de Samir Chemeur en tant que réalisateur raconte un désarroi, un cri, une souffrance, une soumission, voire une confrontation d'une femme avec elle-même. Acte de création C'est plus qu'une dualité entre ses désirs exprimés par vocation artistique, traduite par un comportement mystérieux et une domination exprimée par un refus et une attitude paranormale qui la viole physiquement et moralement. L'artiste est plus sujet aux influences paranormales, il est plus enclin à refouler le paranormal, cherchant par là une solution artistique pour lui-même et il finira par être victime d'envoûtement. Hucdardam est une fiction inspirée de deux faits réels : le délire artistique et le monde du paranormal. Hucdardam est un mot proféré constamment par la bouche d'un ami en création artistique. Et de son acte de création il le cite comme un fétiche pour s'ouvrir à la folie créatrice. C'est comme s'il prononçait la formule magique : «Sésame ouvre-toi ! N'est-ce pas du paranormal ? «Et c'est à partir de cela que m'est venue l'idée de porter ce titre à cette œuvre», raconte Samir Chemeur, ajoutant que «ce mot produit en moi un mystère qui ne semble pas être venu d'une réalité humaine, ce mot me fait rêver d'ailleurs, l'interprétation que j'ai pu lui donner est : Huc qui veut dire bouger, Dardam c'est toi-même ou ce qui est en toi, J'ai été séduit par ce mot Hucdardam, alors on a essayé à travers ce film de dire à peu près pourquoi ce Hucdardam correspond à une certaine image du film. Certes, ce film c'est un court métrage, car pour faire quelque chose de construit, il faut plus de temps…etc. Hucdardam est certainement une langue utilisée dans les temps anciens immémoriaux, c'est un mot sacré ouvrant la porte sur un monde paranormal. Un livre, une maison, le jour d'un mariage pourquoi ? On trouvera les réponses dans le débat. A propos du livre, qui peut-être une lueur d'espoir, le destin, une solution, un rêve, il expliquera «je pense que c'est dans le livre que se trouvent nos réponses et chacun de nous a son propre livre ». Quant à la maison «c'est l'arène où se confrontent nos différends Moi. Un film esthétiquement beau C'est notre vie, notre environnement, notre existence…». Mais pourquoi alors le jour de son mariage ? Les démons ? On n'en saura pas plus. Le message que le réalisateur a voulu transmettre à travers ce film ? «Si on parle du côté thématique, c'est une invitation à découvrir un monde qui reste pour nous un mystère, mais aussi un voyage vers soi-même à la rencontre de soi. Un flash qui s'adresse à un esprit frappeur, une provocation, une invitation, une mise en scène ou une mise en présence d'images fortes par rapport aux spectateurs et à ceux qui sont interpellés parce que, sûrement, une fois dans leur vie, ils ont vu quelque chose de similaire et là ça été mis en images formidables, qui va susciter entre nous l'envie de voir beaucoup plus Hucdardam». Les flash-backs portent sur deux types de remèdes, auxquels la société se réfère, des idées graphiques. sPour le choix de l'horreur, le réalisateur a voulu faire un film esthétiquement beau et original et essayer de casser le tabou du paranormal dans notre société. Un tabou qu'il est très difficile de traiter en famille ou dans la société. C'est quelque chose qui suscite le mystère, c'est quelque chose d'irrationnel. Ahlam Zerrouga est l'actrice principale, une arabophone de Annaba, qui a appris le kabyle en 6 mois à peine pour les besoins du film et qui est restée amoureuse de cette langue. Le débat a tourné avec insistance sur le volet technique irréprochable et quelques remarques sur le contenu qui laisse «sur leur faim» les spectateurs.