Drogués de plus en plus jeunes ! A en croire le responsable de la police au centre du pays, la drogue a fait son entrée dans nos collèges et même …écoles primaires ! En effet, Farid Zinedine Bencheikh, l'inspecteur régional de la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn) pour le centre du pays, a tenu, hier, une conférence de presse pour faire les bilans des activités de ses services. Ce contrôleur de police a profité de l'occasion pour tirer la sonnette d'alarme sur le phénomène de la drogue juvénile. «Malheureusement nos CEM ne sont pas épargnés par ce fléau. Plusieurs cas ont été enregistrés par nos services», a soutenu ce cadre supérieur de la police nationale. «Je vous parle des collèges pour ne pas vous effrayer mais à dire vrai on a même eu des cas dans des écoles primaires», a-t-il révélé pour montrer l'ampleur qu'est en train de prendre la consommation de la drogue dans notre société. Il conforte ses dires par les chiffres effarants traitant de ce type d'affaires. «Nous avons enregistré 18 639 affaires liées à la drogue qui impliquent 21 673 personnes», a-t-il fait savoir non sans rappeler que ces chiffres ne sont que ceux de la police dans la région centre du pays qui compte, pour rappel, 11 wilayas. Il s'agit d'Alger, Tipasa, Blida, Djelfa, Bouira, Tizi Ouzou, Aïn Defla, Boumerdès, M'sila, Médéa et Chlef. Cocaïne et héroïne Les drogues saisies qui sont un indicateur de la tendance de consommation comportent bien évidemment la résine de cannabis avec 1855,172 kg de saisies, les psychotropes avec la saisie de 301 862 comprimés et 68 bouteilles de liquides. Il y a aussi les drogues dures comme la cocaïne avec la saisie de 2659,16 grammes et même l'héroïne avec 808,63 grammes saisis. C'est dire donc à quel point nous sommes arrivés. Que doit-on faire pour endiguer le phénomène ? La police doit –elle être encore plus sévère dans sa lutte contre la drogue ? Le contrôleur de police Farid Zinedine Bencheikh n'est pas de cet avis. «Nos services sont sur le qui-vive et font leur travail convenablement, mais moi je suis de ceux qui ne croient pas que la répression seule apporte des résultats», souligne-t-il. «La sensibilisation est pour moi le meilleur moyen de lutter contre ce fléau. C'est dans ce sens que nos services essayent par tous les moyens de faire passer le message sur les dangers de la drogue à nos concitoyens», poursuit-il avant de donner quelques exemples sur les actions de sensibilisation menées par la police. L'appel aux sociologues Et pour les accidents de la route, Farid Zinedine Bencheikh, est-il aussi pour un mix répression, sensibilisation ? Une question qui fait sortir de ses gonds ce responsable de la police. «Nous sommes face à du terrorisme», peste-t-il en regrettant le nombre de morts et de blessés enregistrés quotidiennement. «Nous avons essayé la répression, nous avons essayé la sensibilisation, les deux en même temps, mais rien n'y fait», ajoute-t-il avec beaucoup de colère. Le même responsable demande également une étude sociologique sur la violence dans les stades. «On se croirait à l'époque romaine avec des gladiateurs qui vont dans les arènes pour se battre. C'est fou !», constate-t-il amèrement. «Un policierpour 209 citoyens» «L'an dernier qui est une bonne année avec une baisse de cette violence, nous avons enregistré 48 interventions. 372 personnes ont été arrêtées alors que 49 policiers ont été blessés et 25 voitures endommagées», a-t-il assuré. Si la violence dans les stades a quelque peu diminué, ce n'est pas pour autant que les forces de maintien de l'ordre ont eu moins de travail. 2019 est, faut-il le signaler l'année du Hirak. «La police du Centre a enregistré 23 531 interventions de maintien de l'ordre public. 1 053 policiers ont été blessés durant différentes interventions, 340 voitures ont été endommagées alors que nous avons arrêté 1059 personnes», énumère ce haut responsable de la Dgsn. Enfin, le contrôleur de police Farid Zinedine Bencheikh a tenu à finir son intervention par une statistique qu'il estime des plus importantes. «Dans le Centre, nous avons une moyenne d'un policier pour 209 citoyens, ce qui est mieux que les normes internationales qui sont d'un policier pour 250-300 personnes. Cela permet un bon travail de proximité », a-t-il conclu.