Comment booster le partenariat énergétique algéro-américain ? La question était au cœur d'un entretien entre le ministre algérien de l'Energie et l'ambassadeur américain en Algérie. «Le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, s'est entretenu, dimanche au siège de son département ministériel, avec l'ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, John P. Derocher, sur les moyens de renforcer la coopération et le partenariat bilatéraux dans le secteur de l'énergie» a indiqué un communiqué du ministère. Que se sont-ils dit ? «Les deux parties ont passé en revue l'état des relations de coopération et de partenariat entre l'Algérie et les Etats-Unis dans le domaine de l'énergie, les qualifiant d'excellentes, et les perspectives de leur développement, a poursuivi la même source citée par une dépêche de l'APS datée du 9 février. D'importantes opportunités de partenariat et d'investissement entre les deux pays dans le domaine de l'énergie, notamment les hydrocarbures (amont et aval), l'électricité, les énergies renouvelables et la formation, ont été mises en exergue. Une rencontre qui tombe à point nommé. L'Algérie a, en effet, pour objectif d'intensifier la prospection de nouveaux gisements pour booster sa production d'hydrocarbures, à bout de souffle, tout en diversifiant les sources énergétiques à travers un programme de développement des énergies renouvelables permettant la production de 15.000 MW électricité à l'horizon 2035 dont 4.000 MW d'ici à 2024. Les Etats-Unis sont un partenaire tout indiqué pour le mener à bon port. Un projet qui doit avoir des retombées inespérées pour un pays qui doit répondre à une demande locale de plus en plus forte qui risque, de surcroît, de le reléguer au rang de pays importateur. Cette transition devrait permettre à l'Algérie de «s'affranchir de manière progressive de la dépendance vis-à-vis des ressources conventionnelles et d'amorcer une dynamique d'émergence d'une énergie verte et durable» qui s'appuie sur la mise en valeur de ressources d'énergie inépuisables, est-il mentionné dans le projet de plan d'action du gouvernement qui a été approuvé lors du dernier Conseil des ministres. A combien peut-on estimer l'économie que peut en tirer l'Algérie ? La réalisation de ces capacités permettra non seulement d'économiser près de 240 milliards de m3 de gaz naturel et d'éviter ainsi l'émission de 200 millions de tonnes de CO², mais aussi le développement effectif d'un tissu de PME sur l'ensemble de la chaîne de valeur des composants dédiés aux énergies renouvelables, précise le document. En attendant que la diversification de son économie produise ses premiers fruits, l'Algérie n'a pas d'autre recours que celui d'intensifier l'effort de recherche et d'exploration, y compris dans les zones offshore et le nord du pays, pour mettre en évidence de nouvelles réserves d'hydrocarbures. Seule alternative pour assurer la couverture des besoins nationaux, la sécurité de l'approvisionnement et renflouer ses caisses mises à mal par la dégringolade des prix du pétrole, des affaires de corruption et la dilapidation des deniers publics. Si les Américains ont comme terrain de prédilection le secteur pétrolier où ils demeurent très implantés, des frétillements notoires sont à observer dans d'autres branches d'activités. L'axe Alger-Washington en sortira incontestablement, renforcé.