A tout seigneur tout honneur. Le secteur de l'énergie, colonne vertébrale de l'économie nationale, a ouvert le bal du dernier conseil des ministres qui s'est tenu le 10 mars après que le chef de l'Etat, qui a présidé cette réunion, a écouté un exposé du Premier ministre sur l'activité du gouvernement au cours des deux dernières semaines. Le premier exposé présenté par le ministre de l'Energie a mis en exergue la question de la transition énergétique qui occupe une place majeure dans le plan d'action du ministère de tutelle. Un chantier qui a pour objectif d'affranchir progressivement le pays de sa dépendance aux hydrocarbures, qui représentent 95 % des recettes extérieures. Une question qui s'est exacerbée à l'extrême avec l'effondrement tout récent des cours de l'or noir après que l'Arabie saoudite a décidé de brader les prix de son pétrole et augmenter sa production. Le baril de Brent, référence du pétrole algérien, s'échangeait en début d'après-midi à moins de 35 dollars accusant un plongeon de plus de 10 dollars par rapport à la séance de la veille. La problématique de la relance de la dynamique pour l'émergence d'une énergie verte durable à même d'assurer d'importantes quantités de gaz naturel et élargir le champ des industries créatrices de richesses et de postes d'emploi, s'impose donc de façon incontestable. L'Algérie a, en effet, pour objectif d'intensifier la prospection de nouveaux gisements pour booster sa production d'hydrocarbures, à bout de souffle, tout en diversifiant les sources énergétiques à travers un programme de développement des énergies renouvelables permettant la production de 15 000 MW électricité à l'horizon 2035 dont 4 000 MW d'ici à 2024. Les Etats-Unis sont un partenaire tout indiqué pour le mener à bon port. Un projet qui doit avoir des retombées inespérées pour un pays qui doit répondre à une demande locale de plus en plus forte qui risque, de surcroît, de le reléguer au rang de pays importateur. Cette transition devrait permettre à l'Algérie de « s'affranchir de manière progressive de la dépendance vis-à-vis des ressources conventionnelles et d'amorcer une dynamique d'émergence d'une énergie verte et durable » qui s'appuie sur la mise en valeur de ressources d'énergie inépuisables, était-il mentionné dans le projet de plan d'action du gouvernement qui a été approuvé lors d'un précédent Conseil des minis- tres. Comment compte-t-on s'y prendre ? « Il sera procédé à la réadaptation du cadre réglementaire, la réhabilitation des réseaux de transport et de distribution de l'électricité, la mise en place d'un incubateur pour le tissu industriel national et d'une stratégie pour l'exportation de l'excédent énergétique pour la production de l'électricité à partir de ressources renouvelables, outre l'implication d'investisseurs nationaux dans les projets des énergies renouvelables » indique le communiqué qui a sanctionné la réunion du Conseil des minis-tres qui a eu lieu le 8 mars.