Le directeur général de l'Institut national des sols, de l'irrigation et drainage (Insid), Cherif Negri, a appelé, hier, les agriculteurs à « recourir, dès cette semaine, à l'irrigation complémentaire notamment dans les Hauts-Plateaux et le Sud comme mesure proactive et préventive afin d'éviter l'impact négatif de la faible pluviométrie sur les cultures ». Invité du Forum du quotidien El Mihwar El Yaoumi, Negri a fait savoir que «pour l'heure, l'Algérie n'est pas entrée en situation de sécheresse agricole en raison d'une pluviométrie suffisante le mois dernier». Cela est le cas « dans la région de l'Est du pays où le niveau des réserves d'eau dans les barrages est rassurant pour les cultures céréalières, contrairement à l'Ouest, les Hauts-Plateaux et le Sud du pays où les agriculteurs ont demandé l'irrigation complémentaire», a-t-il expliqué. Toutefois, «le secteur a arrêté une panoplie de mesures pour répondre aux besoins des agriculteurs durant les mois à venir, en cas d'une situation de sécheresse agricole au vu du retard des pluies », a-t-il rappelé. Comme mesures préventives, le secteur œuvre à assurer entre 20 et 25 millimètres d'eau/hectare dans le cadre de l'irrigation complémentaire afin de couvrir les cultures durant les trois semaines à venir et de se préparer à d'autres opérations d'irrigation complémentaire si les pluies tardent à venir», a affirmé le DG de l'Insid. Dans le même registre, le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki, a déclaré qu'il «est encore trop tôt pour annoncer un état de sécheresse et que les ressources en eau existantes permettront de passer l'année 2020 de manière confortable». Il a annoncé, lors de sa visite d'inspection dans la wilaya de Tiaret, que son département «compte élaborer un programme spécial de distribution d'eau destiné à l'irrigation agricole en avril pour sauver la saison agricole, en cas de faible pluviométrie durant les deux prochains mois». Il est question de «mobiliser l'eau résultant du traitement des eaux usées destinées à l'irrigation agricole et élever le niveau des barrages par le désenvasement», a-t-il expliqué. Il a fait part de «la généralisation de l'exploitation des boues issues du traitement des eaux à des fins agricoles, instruisant les directions des ressources en eau et celles des services agricoles de mener une campagne de sensibilisation des agriculteurs afin de généraliser cette expérience. Le ministre a donné des instructions pour «soutenir l'irrigation agricole dans cette région par un autre forage». Par ailleurs, le secteur prépare ses services à faire face aux changements climatiques à l'horizon 2050 par le renforcement de l'exploitation des systèmes et réseaux d'irrigation économiseurs d'eau (le goutte-à-goutte, l'irrigation par aspersion ou encore celle gravitaire) et des modes d'irrigation modernes reposant sur les nouvelles technologies et applications. De tels systèmes et applications, qui devraient se concrétiser en coordination avec les start-up et les agriculteurs, permettront de réaliser de meilleurs rendements, d'éviter les maladies parasitaires qui affectent les récoltes et de réduire la facture énergétique et celles relatives aux engrais et à la main-d'œuvre à travers la rationalisation de leur gestion.