Lors des débats à l'occasion d'une journée professionnelle, organisée, hier, à Alger, sous le thème «optimisation de la production laitière», plusieurs intervenants, notamment des experts, ont formulé une série de recommandations visant à développer l'industrie laitière dans le pays. L'incitation des éleveurs à l'organisation professionnelle, et à l'utilisation des nouvelles technologies et à la sélection génétiques des races, la redirection d'une partie des subventions de l'Etat pour encourager les agriculteurs à respecter les normes de construction des bâtiments, l'élevage bovin, l'accompagnement des éleveurs, la mise à niveau des connaissances des vétérinaires praticiens à travers l'accélérations des recherches sur la génétique, ont été les principales recommandations dans ce sens. Réunis à l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie (Inra) lors d'une journée d'étude initiée par l'Association algérienne des vétérinaires privés (Aavp) en collaboration avec deux compagnies canadiennes (Agro-Conseils et Alta Genetics), des agronomes, des vétérinaires et opérateurs du secteur ont mis en exergue «l'impact de la maîtrise des techniques d'élevage et de la génétique dans l'optimisation de la production laitière» en vue de réduire la facture des importations de la poudre de lait. Quelles sont donc les propositions et conseils pratiques visant à remédier aux manquements constatés sur le terrain, et qui peuvent redonner le sourire et de l'espoir à nos vaches qui ne rient plus? Pour la présidente de l'Aavp, le docteur Assia Boukefa, «la bonne maîtrise des différentes techniques utilisées dans l'élevage permet d'augmenter la production laitière.» Durant son allocution, l'intervenante a souligné d'abord que ladite rencontre organisée par l'association qu'elle dirige «intervient au moment où la crise de lait fait encore parler d'elle dans le pays». Selon la présidente de l'Aavp, l'urgence est à «la redirection d'une partie des subventions de l'Etat pour encourager les agriculteurs à respecter les normes de construction des bâtiments de l'élevage bovins». La raison? Faisant appel à sa qualité d'experte, le docteur Assia Boukefa dira que «la conception des bâtiments d'élevage favorables au bien-être animal demeure un facteur clé pour améliorer les rendements des bovin». L'intervenante citera par la suite une autre proposition pouvant servir d'exemple pour développer la filière lait en Algérie. Elle suggère «la promotion de la Brune de l'Atlas, qui est la mieux adaptée aux climats des régions du pays. Pour rappel, la Brune de l'Atlas est une race bovine autochtone, de bovins de l'Afrique du Nord. Cela est-il suffisant pour booster la production locale de lait frais? Pas tout à fait selon la présidente de l'Aavp, qui préconise «l'accélération des recherches et les études en génétique pour améliorer les rendements des bovins». Assia Boukefa a insisté sur le rôle des vétérinaires qui doivent être selon elle «des accompagnateurs et des conseillers permanents des éleveurs». Elle a «incité les éleveurs à s'organiser», en indiquant que «le respect des normes d'élevage demeure un élément déterminent pour garder les animaux en bonne santé, et pour l'obtention de lait cru de bonne qualité». Pour sa part, le directeur général d'Agro-Conseils, Yahia Aïssa, un Algérien installé au Canada depuis près de 30 ans, a plaidé pour la formation des éleveurs dans le domaine de l'insémination artificielle, soulignant que cette activité, réservée uniquement aux vétérinaires algériens, devrait être vulgarisée pour permettre aux exploitants d'améliorer les performances du secteur et de ne pas dépendre des autres intervenants. L'ouverture de cette activité (insémination artificielle) qui est encore sous le monopole exclusif du Centre national d'insémination artificielle et d'amélioration génétique (Cniaag) a été soulignée, également, par Aïssa faisant observer que les semences génétiques importées ne couvrent pas encore les besoins exprimés par les éleveurs algériens. De son côté, le représentant d'Alta Genetics, Coen Van Rosmeulen a présenté l'expérience canadienne dans le domaine de la production laitière, précisant que la maîtrise de la génétique et de l'insémination artificielle ainsi que les investissements dans les conditions d'élevage ont eu un impact direct sur le niveau de la production de produits laitiers.