«Liberté d'expression », « assainissement du secteur », « protection des journalistes », « la révision du Code de l'information » et « l'instauration de l'éthique et la déontologie » sont ces grands chantiers ouverts par le ministère de la Communication. L'annonce a été faite avant-hier, par Ammar Belhimer ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, qui a présidé l'ouverture de l'atelier dédié à la presse électronique. Le ministre a relevé à ce titre, l'impératif accompagnement et organisation de la presse électronique afin de lui permettre de renforcer ses acquis dans ce domaine. Belhimer a également indiqué que la presse électronique en Algérie est un domaine naissant qui a besoin d'accompagnement et d'un développement sécurisé et organisé. Ammar Belhimer prend à cœur ce secteur qu'il connaît parfaitement pour avoir été lui- même journaliste. La tâche est certes difficile, mais pas impossible pour peu qu'un dialogue sincère s'installe réellement entre les professionnels des médias et les autorités. Dès son installation à la tête du ministère de la Communication, Belhimer s'est attelé à rétablir les ponts du dialogue et à instaurer un climat de débat apaisé. Abordant le chapitre de la liberté de la presse, le ministre de la Communication prône comme cadre commun d'exercice du métier de journaliste, une matrice qui repose sur « l'équation liberté-responsabilité », précisant que celle-ci mettra en harmonie une « liberté totale avec une abolition du système d'agrément ». Parmi les actions inscrites aux premiers rangs, affirme le ministre, « figure la régularisation des médias électroniques et audiovisuels déjà existants » et ce à travers « la révision du Code de l'information » pour assurer un encadrement juridique de cette activité. Site ou journal électronique ? Selon les chiffres du ministère de la Communication, ils sont aujourd'hui plus de 150 sites électroniques actifs en Algérie, dont seulement 84 sites sont déclarés. Des sites qui demandent à bénéficier de l'aide de l'Etat pour continuer ou développer leurs activités. D'ailleurs, « l'accès à la publicité publique » demeure la question principale soulevée par les propriétaires des sites électroniques en Algérie. Le ministre de la Communication affirme que seuls les sites fondés par « des journalistes professionnels et hébergés en Algérie auront droit à l'aide de l'Etat et ce, à «travers la publicité», mais il y a des règles à respecter en la matière, « en particulier celles qui fixent un seuil de 40% ». Le ministre affirme dans ce sens la création d'un organe d'autorégulation qui permettra de suivre la distribution de la publicité publique à la presse électronique. D'autres questions ont été également abordées comme, « le droit d'accès à l'information », et le statut du « journaliste Web qui est actuellement considéré comme blogueur au vu de la loi», la formation des « journalistes Web », « le développement du e-paiement » et « l'accès à Internet » qui posent de sérieux problèmes pour l'exercice du métier en Algérie. Un conseil d'éthique et de déontologie Ammar Belhimer souligne dans ce sens que « la situation de non-droit qui prévalait dans ces branches d'activité médiatique, doit cesser ». Pour cela, il annoncera l'installation prochaine d'un conseil national de l'éthique et de la déontologie pour organiser la profession de journaliste, mais aussi de protéger ce dernier devant la justice. Le ministre affirme dans ce sens qu'il «œuvrera à la protection de la corporation et à la défense des droits des journalistes». Enfin, après les médias électroniques, le ministre de la Communication a annoncé l'ouverture d'un deuxième atelier dans deux semaines et qui sera consacré à la situation des médias audiovisuels.