Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a plaidé, hier, lors de son passage à la Radio nationale, pour la suppression du système de l'agrément pour pourvoir créer une entreprise de presse : "Je prône, comme cadre commun d'exercice du métier de journaliste, une matrice qui repose sur l'équation liberté-responsabilité. Elle mettra en harmonie une liberté totale avec abolition du système d'agrément." Le projet, s'il se concrétise, est important. M. Belhimer suggère, en effet, à travers cette option, la levée des contraintes auxquelles font face les journalistes pour créer un média, notamment un journal, sachant que la bureaucratie et le clientélisme ont toujours régné au ministère de la Communication. En revanche, le ministre a insisté sur la norme et l'éthique professionnelles : "La liberté d'expression doit respecter le droit à l'image d'autrui, l'honneur et la vie privée des personnes." Il précisera que cette matrice repose aussi sur un certain nombre de valeurs partagées relatives à "l'éthique et à la déontologie, ainsi qu'à l'autorégulation et à la régulation de la profession". Abordant la situation qui prévaut dans la presse écrite, M. Belhimer a indiqué que toutes les entreprises sont exposées à des déficits financiers criants. "Il n'y a pas une seule entreprise de presse, publique ou privée, qui soit viable. Toutes les entreprises rencontrent aujourd'hui des difficultés, dont celle de s'adapter à des mutations technologiques." En ce sens, il abordera l'aide de l'Etat pour les journaux en difficulté : "Pour l'instant, il n'y a aucun outil financier pour soutenir la presse papier en difficulté puisque le fonds de soutien à la presse n'est plus alimenté depuis 2015." Selon le ministre, les seuls soutiens à la presse se limitent, pour le moment, aux dettes auprès des imprimeries, à la publicité d'Etat et aux maisons de la presse qui mettent des locaux à la disposition des titres de la presse au niveau des wilayas. Par ailleurs, M. Belhimer a estimé que l'activité des médias audiovisuels et électroniques "nécessitait un encadrement juridique". Il annoncera que "les chaînes de télévision relevant du secteur privé seront de droit algérien et nous allons élaborer, dans la mesure du possible, un système qui les mettra sur le satellite algérien Alcomsat-1", ajoutant que "les médias audiovisuels et électroniques seront prochainement encadrés juridiquement car ils sont déjà agréés". M. Belhimer a affirmé que son département s'est engagé à encadrer l'activité de la presse électronique qui réunit pour le moment quelque 150 sites électroniques : "Nous leur avons donné l'autorisation d'exercer leur activité en attendant de les encadrer juridiquement." Et de conclure : "Aucun site électronique n'est bloqué".