Le RND, ce parti créé un certain 21 février 1997, a choisi pour célébrer le 23e anniversaire de sa création, le 22 février 2020. Une date, qui comme tout le monde le sait, coïncide avec la célébration du 1er anniversaire du Hirak.Dans son discours prononcé à cette occasion, le secrétaire général par intérim du RND, Azzedine Mihoubi, a souhaité que «la nouvelle Constitution promise par le président de la République, sauvegardera la stabilité des institutions et ira loin dans la concrétisation des revendications du Hirak». Mihoubi a dans ce sens affirmé que le «RND reste ouvert à une éventuelle sollicitation du président de la République, et que notre parti est prêt à collaborer à ce projet». Affirmant que le RND a préparé une série de propositions, Mihoubi a mis l'accent sur «la nécessité de promulguer une Constitution qui s'inscrit dans la pérennité garantissant la mise en place d'institutions fortes». Répondant à L'Expression à la question relative au mode idéal de gouvernance, qui devrait être retenu dans la mouture de la nouvelle Constitution, le candidat malheureux a l'élection présidentielle du 12 décembre dernier, a indiqué qu'«il avait une préférence pour un mode très proche du régime parlementaire, pour garantir la souveraineté du peuple». Interrogé sur une éventuelle dissolution du Parlement par le président Tebboune, Mihoubi n'a pas écarté cette option considérant que «c'est normal d'aller vers des élections législatives anticipées, une fois que la nouvelle Constitution est rédigée et les textes de lois sur l'élection et les partis politiques mis en place». Ce qui apporte de l'eau au moulin du chef de l'Etat, qui a, pour rappel, affirmé dans un entretien accordé à la chaîne russe Russia Today RT, que «la logique veut que la dissolution de l'Assemblée soit après la révision de la Constitution». Affichant un soutien unilatéral et sans condition au premier magistrat du pays, Mihoubi nous a indiqué que «celui-ci sait parfaitement ce qu'il fait».«Sans doute, le président possède une vision très claire pour mettre en place la feuille de route qui convient à la gestion de la prochaine étape, celle d'après l'adoption de la nouvelle Constitution», a-t-il ajouté. Par ailleurs, Mihoubi, a appelé, hier, «certaines personnalités et chefs de partis politiques à renoncer à leur attitude populiste», et «à en finir avec les pratiques de l'ancien régime sur la scène politique».«La seule chose qui n'est pas tolérée par le RND demeurent les tentatives de certains milieux politiques et médiatiques de semer la division entre Algériens, c'est-à-dire entre ceux qui sont en faveur ou contre le Hirak», a-t-il ajouté. Mihoubi n'a pas manqué l'occasion de fustiger l'expression, «Bousba3 Lazrag (les doigts bleus)», incriminant les votants, en référence à la couleur de l'encre ayant orné leur index. «Les Algériens ont tous les mêmes aspirations; nous aspirons à la transparence de gouvernance; un large horizon des libertés individuelles et collectives; un meilleur bien-être; une justice sociale; égalité des chances; favoriser le choix des compétences sur le favoritisme», a-t-il cité. Indiquant que «le Hirak a apporté de nouveaux concepts et pratiques démocratiques» Mihoubi a affirmé que cela «nous oblige à être de véritables acteurs dans ces transformations. Il a exhorté dans ce sens les nouveaux membres du gouvernement à se débarrasser du populisme. Il y a lieu de noter qu'en prévision du prochain congrès extraordinaire du RND (19 et 20 mars), Mihoubi a dévoilé son engagement d'opérer une véritable mutation dans sa formation, dont l'image a été profondément altérée suite à l'avènement du Hirak. «Nous sommes aujourd'hui un parti qui a ses propres idées et visions et non pas ce parti à qui on pensait à sa place. Nous ne sommes plus ce parti utilisé pour participer aux élections et gagner des sièges. Nous sommes devenus un parti et non pas une machine électorale», a-t-il lancé devant ses militants. Et ce n'est pas tout. Mihoubi a promis un prochain Hirak au RND. Dans ce sens, il dira que le RND «s'est présenté à l'élection présidentielle du 12 décembre dernier, comme un rude concurrent et cela demeure le premier acte du changement». Il a souligné enfin que le prochain congrès extraordinaire, auquel devaient prendre part plus de 1400 participants de tout le pays et de l'étranger, sera «une occasion pour mesurer la distance entre nous et les différentes institutions et les tranches de population. Et aussi définir la nature de nos relations avec les partis et organisations sur la scène politique».