Selon des sources partisanes concordantes, le secrétaire général par intérim a trouvé un compromis avec ses opposants afin de ne pas exacerber davantage la crise interne. Il reste aux commandes du parti, en ayant pour mission principale l'organisation d'un congrès extraordinaire, à très brève échéance. Lors d'une conférence de presse animée au siège national du Rassemblement à Alger, Azzedine Mihoubi a effectivement annoncé la tenue de ces assisses organiques les 19 et 20 mars prochain. Il a expliqué le dépassement des délais statutaires — le congrès devait être convoqué dans les trois mois qui suivaient sa désignation intérimaire à la direction du parti le 20 juillet dernier — par la parenthèse de sa participation à l'élection présidentielle du 12 décembre dernier. "Cette participation était importante pour débarrasser le RND de sa réputation de comité de soutien au candidat du pouvoir", a-t-il attesté. Il a, encore une fois, complètement nié l'existence de profondes dissensions dans les rangs du parti. "Nous avons pris des mesures disciplinaires contre quatre cadres qui se sont démarqués de la ligne partisane", a-t-il dédramatisé. Pourtant, l'avant-veille du déroulement des travaux de la session extraordinaire du conseil national, 52 membres de l'instance organique ont rendu publique une pétition dans laquelle ils demandaient son départ immédiat. "C'est un faux communiqué. Ceux qui sont exclus ou suspendus n'ont plus le droit de parler publiquement au nom du parti, sinon, nous engagerons des poursuites judiciaires contre eux pour usurpation de qualité", a-t-il menacé. Contesté, Azzedine Mihoubi ne se porterait pas candidat au secrétariat national du parti au terme du prochain congrès extraordinaire et ce, par le truchement d'un deal avec ses détracteurs, affirment nos sources. Il a laissé, néanmoins, planer le suspense. "Il est prématuré de parler de ma candidature ou pas", s'était-il limité à répondre à une question d'un journaliste. Il a, en revanche, indiqué que le conseil national a débattu de l'idée de changer le sigle du parti. "Ce n'est pas inédit et la loi ne l'interdit pas", a-t-il informé sans décliner les raisons qui motivent le changement souhaité. Il semblerait que l'encadrement du parti veuille l'envelopper dans un nouvel emballage afin de lui laisser des chances de rester présent dans les institutions de l'Etat à l'issue des élections législatives et locales de 2022. Le hirak a réussi la prouesse à laminer les quatre piliers de l'Alliance présidentielle, le FLN, le RND, le MPA et TAJ. Du point de vue du SG par intérim du RND, la stigmatisation entre partis politiques de l'allégeance et de l'opposition n'existe presque plus. "Les partis doivent repenser les mécanismes de leur fonctionnement", a-t-il suggéré. Azzedine Mihoubi a affirmé que le chef de l'Etat ne l'a consulté ni sur la formation du gouvernement ni sur la mise en place d'un comité d'experts chargé de réviser la Constitution. "La composition du gouvernement et le nombre des ministres nous importent peu. L'Exécutif doit présenter des résultats rapidement. Nous faisons confiance au comité chargé de revoir la Constitution. Il faut faire en sorte de ne plus donner au chef de l'Etat la possibilité de manipuler la loi comme ce fut le cas par le passé", a-t-il déclaré. Il a cité par exemple la trituration, au gré des conjonctures, de la disposition afférente au nombre de mandats présidentiels.