Le ministre du Tourisme n'y est pas allé par quatre chemins pour évoquer la possibilité de passer aux sanctions. S'expliquant sur l'affaire des hadjs escroqués par certaines agences de voyages, lors de la précédente campagne de pèlerinage, Nouredine Moussa, ministre du Tourisme, laissa entendre, hier, que la commission chargée de la gestion des agences de tourisme et voyages, saisie pour prendre le dossier en main, a réclamé plus de renseignements et d'éclaircissements pour ficeler convenablement cette affaire, et se prononcer donc en toute objectivité. Une façon de dire, éventuellement, que les résultats tarderont à être affichés. Mais n'est-ce pas une manière de camoufler cette affaire, se gardant de laver un linge sale en public? La question mérite d'être posée, car il s'agit véritablement de la mise en lumière d'une pratique livrée, semble-t-il, en l'absence d'un contrôle, à l'arnaque. Le premier responsable du secteur, invité hier aux studios de la Chaîne II, n'est pas allé par quatre chemins pour évoquer la possibilité de passer aux choses sérieuses, c'est-à-dire aux sanctions. Une option qui selon toute vraisemblance, va tomber comme un coup de massue sur la tête des impliqués dans une affaire tirée par les cheveux. Cette activité a besoin de professionnels et ne resteront sur le terrain que ceux-ci, clame haut et fort le ministre du Tourisme. Car il s'agit, sans le moindre doute, de la crédibilité, tout d'abord du métier mais aussi du secteur, en toile de fond. L'enjeu est important au moment où le tourisme en Algérie traîne toujours lamentablement la patte. Faut-il rappeler que l'activité des agences de tourisme et de voyages est réglementée par une panoplie de lois et de mesures et, à en croire Nouredine Moussa, il n'est plus question de travailler à contre-courant de la loi en vigueur. «Nous veillons au respect total des lois de la République», a-t-il laissé entendre avant d'ajouter d'une voix solennelle que «des sanctions administratives ou pénales vont être prises, ça dépend des résultats qui seront annoncés par la commission». Plus explicite que jamais, Nouredine Moussa évoque la possibilité de retirer l'agrément aux agences pointées du doigt. Quoi qu'il en soit, le ministère du Tourisme n'a pas intérêt à y aller avec le dos de la cuillère. Car, l'affaire n'est pas la première et elle risque de se reproduire encore une fois si des mesures ne sont pas prises. En tout cas, la commission s'est réunie la dernière fois en date du 17 janvier 2006. L'examen du dossier devra se faire sur la base des explications fournies, les requêtes introduites et les témoignages faits par certains hadjs. Sur la situation du secteur du tourisme qui, décidément, commence à sortir la tête de l'eau, Nouredine Moussa table sur une privatisation indispensable pour remettre la locomotive sur rails. «La privatisation est un choix adopté par l'Algérie conformément aux nouvelles donnes économiques», indique le ministre, comme pour dire que le privé est à la hauteur pour garantir un service de qualité. Il a, dans la foulée, fait un prêche pour encourager, à travers des mesures incitatives, l'investissement dans le secteur du tourisme, entre autres dispositions: la bonification des taux d'intérêt dans certaines régions, notamment au Sud, l'accompagnement bancaire qui, faut-il le reconnaître, faisait défaut auparavant, et une main-d'oeuvre de qualité. Sur un autre volet, Nouredine Moussa, en faisant référence aux statistiques de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), indique que l'Algérie a accueilli durant l'année écoulée environ 1, 2 million de touristes. Chose qui a tendance à croître depuis quelque temps compte tenu d'un meilleur climat de sécurité et l'amélioration des prestations.