Espoir n Le changement d'appellation de la structure chargée d'organiser le hadj et l'entrée en jeu des voyagistes privés mettront-ils fin aux défaillances constatées lors des précédentes campagnes ? Réunir les agences de voyages et leur donner des instructions pour une bonne prise en charge des hadji n'est pas une nouveauté. Cependant, c'est dans la discrétion quasi totale que s'est déroulée la réunion. Le ministre a demandé aux représentants de la presse indépendante de quitter la salle de réunions de Dar-El-Imam (Mohammadia) afin d'éviter d'éventuelles questions gênantes des journalistes. La sélection des agences de voyages continue, en effet, à susciter des réactions violentes du syndicat national des agences de voyages qui pointe du doigt le tout nouvel Office national du hadj et de la omra, mis en place au début de cette année en remplacement de l'ex-Commission nationale du hadj. M. Ghoulamallah se contente, en effet, d'appeler les voyagistes à «se conformer au contenu du cahier des charges», ce qui constitue une «condition sine qua non du succès de l'opération du hadj». Dans les précédentes campagnes, le transport et la prise en charge des hadji étaient assurés par l'Office national du tourisme (Onat), dont la gestion de l'opération du pèlerinage a été émaillée par de nombreuses défaillances. Quelques questions s'imposent, dès lors : avec le changement de l'appellation de la structure chargée d'organiser le hadj et l'entrée en jeu des agences de voyages privées, les pèlerins algériens seront-ils à l'abri du calvaire de ces dernières années ? pourront-ils se concentrer uniquement sur le rite ? N'y aura-t-il plus de hadji égarés ?… Beaucoup de questions qui devraient constituer toute la préoccupation des organisateurs du hadj. Il est à relever, néanmoins, que les propos du ministre ne contiennent pas de mises en garde à l'adresse des agences de voyages sélectionnées. Motif : «le choix s'est fait sur les critères de professionnalisme, l'ancienneté et l'apport de l'agence en matière d'activités touristiques», explique le ministre des Affaires religieuses. Des critères qui n'ont, pourtant, jamais été vérifiés car, et le ministre lui-même l'a indiqué, c'est la première fois qu'il a été fait appel aux voyagistes privés pour prendre part à l'organisation du hadj ! Rappelons que 109 agences de voyages ont soumissionné à l'appel d'offres lancé par l'Office national du hadj et de la omra (Onho), dont seize ont été retenues. Berbara Echikh, directeur général de l'Onho, a indiqué aux représentants de la presse du secteur public, que la commission chargée de l'étude des dossiers et composée de représentants de plusieurs secteurs «a rempli sa mission en toute transparence et équité» et n'a reçu de recommandations d'aucune partie en faveur de telle ou telle agence. Un argument qui est loin de convaincre le syndicat national des agences de voyages (Snav) qui est allé jusqu'à menacer d'ester l'Onho en justice.