Un séminaire de trois jours intitulé "La musique classique algérienne : état des lieux et perspectives" aura lieu les 5, 6 et 7 avril 2006 à Tipaza. Lundi dernier au siège de l'Association Gharnata de Tlemcen, Sid-Ahmed Serri, Nefil Abdelouahab, Derragui Mohamed représentant l'école de musique andalouse d'Alger se sont entretenus avec plusieurs associations musicales de Tlemcen et de Nedromah en présence de Hadj Mohamed El Ghafour, Hamdi Mohamed (Gharnata), Hadj Ahmed Baghdadli (Slam), Salah Boukli (El Kortobia), Amine Smaïne (Awtar) et Bekkaï Abdelkader (Attarab Al Açil). L'objectif de cette réunion informelle était la discussion sur le projet de création d'une fédération nationale des associations de musique classique algérienne. Pour cela, un séminaire de trois jours intitulé «La musique classique algérienne : état des lieux et perspectives» aura lieu les 5, 6 et 7 avril 2006 à Tipaza. Ces journées d'étude seront préparées par la direction de la culture de Tipaza aidée par un comité d'organisation mené par cheikh Ahmed Serri, Nefil (président d'El Fekhardjia), Brahim Benladjreb (président d'El Fen Al Açil) et Abdelhakim Meziani (président d'El Andaloussia). Ce colloque sera placé sous le haut patronage de Mme la ministre de la Culture et M. le wali de Tipaza. Dans le document de présentation du projet, on peut lire les objectifs visés par les organisateurs qui ont privilégié le travail avec les associations musicales qui, il faut le reconnaître, ont fait un travail de sauvetage et de conservation pour préserver 16 noubas sur les 24 léguées par Ziriab à partir de Cordoba sous le règne éclairé de Abderrahmane II au Xe siècle. Citons quelques thèmes prévus sous forme de conférences-débats, tables-rondes, ateliers animés par des spécialistes en la matière: - Rôle et mission des associations de musique classique algérienne; - Conditions objectives à réunir en vue de concrétiser dans les faits les aspirations des sociétés musicales. - Actions à mener dans le cadre de la sauvegarde, la propagation et le développement de la musique classique algérienne - Diffusion, promotion et introduction de l'enseignement de la musique dans les établissements scolaires, les lycées, les cités universitaires - Introduction de la recherche historique musicale et poétique dans le cursus de formation propre aux sociétés musicales - La question de la transcription est-elle un bien ou un mal pour le devenir du patrimoine musical algérien? Le cheikh Ahmed Serri a tiré la sonnette d'alarme pour que ce patrimoine ancestral soit sauvé et a invité toutes les associations à s'unir. Plusieurs colloques se sont tenus à l'occasion des festivals nationaux (1967-1973) mais les recommandations sont restées lettre morte. Constantine, a précisé notre vénérable cheikh, a enregistré tout son répertoire. Il reste Tlemcen, mais avec la disparition du regretté Hadj Mohamed Bouali, que Dieu ait son âme, et qui a formé plusieurs jeunes talents tels que Salah Boukli, Nouri Kouffi, comment concilier ce travail de sauvegarde? La direction de la jeunesse et des sports, en collaboration avec les associations de Tlemcen, a enregistré une anthologie de la musique andalouse où douze noubas ont été sauvées de l'oubli. Le passage de la délégation de l'école d'Alger a fouetté l'amour-propre de la relève tlemcénienne, et Salah Boukli, président d'El Kortobia, et pur produit de la Slam, a tenu une conférence, jeudi dernier, au cercle des Jeunes algériens sur l'introduction aux origines de la nouba et au répertoire de la musique à Tlemcen. Au cours de cette rencontre amicale entre deux écoles réputées à l'échelle maghrébine, plusieurs problèmes ont été débattus cordialement tels que le rôle de l'INS (Institut national de musique), les enregistrements faits par des étrangers sans retour du produit fini pour notre pays, etc. Espérons que toutes les associations activant sur le territoire algérien soient contactées pour ces journées d'étude qui vont permettre à cette musique traditionnelle de faire un bond qualitatif. Les chercheurs qui résident à l'étranger, tels que Ghoul à Boston (USA), Nadir Marouf à Amiens (France) doivent être invités pour présenter les fruits de leur labeur dans ce domaine d'enregistrement de noubas piquées à cheikh Redouane Bensari, à Casablanca, au Maroc. Une telle action prônée par cheikh Ahmed Serri qui active malgré le poids des ans, doit être encouragée par toutes les associations de musique classique algérienne existantes du nord au sud et de l'est à l'ouest sans oublier celles qui font des concerts en Europe afin que ce colloque de Tipaza soit un succès et que cette musique dont 16 noubas ont été sauvées, soit présente en 2007 à Alger, capitale de la culture arabe. M.Bekkaï Abdelkader, inspecteur de l'éducation musicale et président de l'association Attarab El Açil nous confiera que «c'est une initiative très louable, à encourager, pour débattre de l'avenir de cette musique, des problèmes que vivent les associations qui, grâce à elles, ce trésor a été sauvegardé».