Depuis 1973, Sid Ahmed Serri et ses compagnons ont été confrontés à l'indifférence des personnes qui avaient la charge et la gestion de ce patrimoine musical algérien. Il aura fallu attendre 2006, pour voir enfin leur « rêve » se concrétiser, grâce au soutien de Mme Khalida Toumi et Ouchen Mohamed, respectivement ministre de la Culture et wali de Tipaza. Le premier vrai séminaire national de la musique classique algérienne sera ouvert aujourd'hui pour s'achever demain, au centre touristique Grand Bleu du Chenoua (Tipaza). En dépit de son âge, Sid Ahmed Serri, accompagné de Nefil Abdelwahab, président de l'association El Fekhardjia d'Alger, avait sillonné tout le territoire national pour sensibiliser les associations de musique classique algérienne sur l'importance ce ce projet. « Toutes les associations avaient été emballées et avaient adhéré à notre idée, afin d'amener les responsables à tous les niveaux de l'échelle à se pencher sur le problème de sauvegarde du patrimoine musical classique algérien d'une part et insuffler une nouvelle dynamique pour toutes les associations musicales locales d'autre part. Depuis l'indépendance de notre pays, une trentaine de chouyoukh sont décédés, en emportant avec eux une richesse historique en matière de musique classique », nous confie maître Serri. Cette rencontre à laquelle vont participer une cinquantaine d'associations de musique classique algérienne et des musicologues aboutira à la création de la fédération des associations de musique classique algérienne. Une assemblée générale élective aura lieu pour désigner un bureau. Des musicologues et présidents d'association de musique classique de Tlemcen, Constantine, Annaba, Alger, Cherchell, Miliana, Blida, Skikda, Koléa, Mostaganem animeront les conférences programmées à l'occasion de ce séminaire, tandis que les troupes seront chargées de se produire durant les deux soirées, en faisant voyager les mélomanes chanceux sur des airs de noubas, exécutées par des élèves sous la direction de leurs maîtres et idoles. L'inusable Brahim Beledjreb, président de l'association Fen El Açil de Koléa et directeur du cyberspace de Tipaza, aura été d'un précieux apport dans la coordination et les préparatifs de cet important événement musical national. La ministre de la Culture et le wali de Tipaza veillaient d'ailleurs sur ce projet, afin de lui garantir le succès et créer un cadre de concertation au profit de toutes les associations de musique classique algérienne, pour enrichir l'espace culturel national. Sauvegarde, propagation de la musique classique algérienne, promotion et introduction de l'enseignement de la musique classique dans les établissements scolaires, la transcription du patrimoine musical classique algérien, la recherche historique, musicale, poétique dans le cursus de formation, l'état des lieux actuel de ce patrimoine musical algérien et celui des associations musicales, le rôle, les missions et les perspectives du mouvement associatif qui compte œuvrer dans l'épanouissement de la musique classique algérienne au sein de la société, sont autant de points qui seront soulevés et débattus par les participants, encadrés par les éminentes personnalités, dont la notoriété a dépassé les frontières. Un Marocain, médecin de formation, enseignant à l'université de Montpellier (France) et chercheur au Maroc, qui demeure un farouche défenseur de la musique andalouse et de la musique classique algérienne depuis des décennies, qui avait effectué de surcroît plusieurs visites en Algérie ; sans hésitation ; avait répondu favorablement à l'invitation de ses amis algériens et ses complices dans la vulgarisation de la musique andalouse et le medh. Il s'agit du docteur et éminent musicologue Driss Sraïri, qui participera à ce séminaire, pour contribuer à sa manière, à perpétuer cet art musical à travers l'ensemble des pays du Maghreb dans un premier temps, avant de se réintroduire dans d'autres horizons.