La finalisation de la première mouture de la Constitution à peine annoncée, que les débats pour lui faire de la promotion commencent déjà à travers des conférences et des ateliers regroupant universitaires, chercheurs et corps de sécurité, et mettant à contribution aussi les plus hautes institutions du pays. C'est à ce titre que le président du Conseil constitutionnel, Kamel Fenniche a affirmé que le prochain amendement de la Constitution, initié par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, contribuera à «rattraper les insuffisances et lacunes relevées dans les Constitutions précédentes». Intervenant dans une conférence organisée à l'université de droit et des sciences politiques de Sétif, Fenniche a considéré que «la Constitution prévue jettera les fondements d'une nouvelle République qui repose sur les principes de justice, de démocratie et d'égalité où le peuple est source de tout le pouvoir. Elle accompagnera également les mutations que connaît le peuple algérien dans les différents domaines». Il a estimé également que «le Hirak populaire a contribué à lancer une vision nouvelle de l'Algérie des droits et des libertés dont le premier fondement a été la tenue du dernier scrutin, ayant conduit à l'élection de Abdelmadjid Tebboune, qui s'est engagé, en procédant à cet amendement, à apporter des réponses aux aspirations du peuple». L'intervenant a appelé, en outre, à une réflexion minutieuse sur le régime politique et la sphère de décision pour éviter «toutes les formes de dérapage arbitraires», estimant que cela «ne peut se faire qu'à travers la séparation et l'équilibre des pouvoirs». Fenniche a rappelé, par ailleurs, que le président de la République a opté pour la présentation du projet d'amendement de la Constitution aux deux chambres du Parlement avant de le soumettre à un référendum populaire, estimant que cette procédure est «la plus transparente et la plus efficiente et exprime fidèlement le contenu des articles 7 et 8 de la Constitution qui disposent que le peuple est la source du pouvoir». Pour sa part, le recteur de cette université, Khaïr Guechi, a estimé, à ce propos, que «certains articles de la Constitution qui accordent le pouvoir de contrôle sur les traités au Conseil constitutionnel présentent des points faibles sur la forme et le fond et sont à réviser». De son côté, le doyen de la faculté, Mohamed Benarab, a relevé que «ce projet exige la mise en place, par le législateur et l'institution constitutionnelle, de procédures et règles pour que le texte soit en adéquation avec les besoins de la société dans les divers domaines économique, politique, social et culturel». Pour lui, les amendements doivent «traduire la volonté d'une organisation rationnelle de l'Etat. Une démarche à laquelle il faut ajouter la moralisation de la vie publique, la lutte contre la corruption, l'élimination de l'influence de l'argent sur la gestion des affaires publiques, le renforcement des droits et libertés, la réhabilitation des institutions de contrôle et la consécration de l'alternance au pouvoir», a conclu Benarab. Sur un autre plan, la révision de la Constitution étant le premier dossier politique d'envergure nationale, il continue de susciter l'intérêt des partis politiques, à leur tête le Front de libération nationale (FLN), qui, par souci de repositionnement, en fait sa première priorité primant sur la réorganisation de ses structures.