L'appel du Cnes a trouvé au niveau de la famille universitaire une oreille attentive. Les universités et les instituts nationaux où le Conseil national d'enseignement supérieur (Cnes) est représenté, ont vécu hier un débrayage presque total. Selon des syndicalistes du Cnes, l'ensemble des enseignants universitaires ont observé le mot d'ordre de grève. Celle-ci se poursuivra jusqu'au 2 mars prochain. Lors d'une assemblée générale, tenue hier à l'université de Bouzaréah, les syndicalistes ont réaffirmé leur intention de continuer à faire pression sur la tutelle «jusqu'à satisfaction de nos revendications». Dans une déclaration à L'Expression, M.Fouad Djemâi a affirmé que «la grève au niveau de la faculté de Bouzaréah est largement suivie». Le recteur de l'université M.Tahar Hadjar a affirmé, de son côté, à l'Expression que la majorité des enseignants ont gelé la grève. En outre, faut-il le rappeler, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a introduit une action en justice à l'encontre des enseignants du Cnes, suite au préavis déposé il y a quelques jours. La justice a tranché cette question, en ordonnant les syndicalistes de «geler la grève». Interrogé sur cette décision, notre interlocuteur a déclaré qu'«on ne peut pas commenter une décision de justice». En outre, concernant les autres wilayas du pays, le même climat a caractérisé la première journée d'hier. A l'est du pays, les enseignants ont répondu massivement à l'appel du syndicat. A Constantine par exemple, le mot d'ordre de grève a été suivi, selon les dires des syndicalistes, à 90%. Selon notre correspondant dans cette wilaya, environ 1800 enseignants permanents ont débrayé. Les enseignants qui n'ont pas répondu à l'appel, sont des vacataires. Le même scénario a été observé dans la wilaya de Béjaïa. Les enseignants de l'université de Abderrahmane-Mira n'ont pas manqué au rendez-vous. Le constat s'applique également à Oran et à Tizi Ouzou. Du côté des étudiants, si la majorité semble peu inquiétée par cette grève, il s'en trouve tout de même qui se font des soucis par rapport à leur scolarité. «Nous risquons un retard ou des perturbations dans le programme», déclare un étudiant rencontré à Bouzaréah. Ce dernier garde toujours de mauvais souvenirs des grèves des dernières années. «J'ai vécu le scénario de la grève de 2002, quand j'étais étudiant à Bab Ezzouar. Nous avions sacrifié nos vacances pour rattraper le retard...». De leur côté, les autres syndicats se sont montrés solidaires avec l'action du Cnes. Dans un communiqué transmis à notre rédaction, le syndicat national des chercheurs permanents a exprimé son «soutien aux collègues du Cnes». De son côté, l'Association nationale des professeurs et maîtres de conférence apporte un soutien sans réserve au Cnes. «Nous appelons tous les enseignants et enseignantes à adhérer massivement à l'appel lancé par le Cnes, afin de pousser la tutelle à répondre aux doléances des enseignants... », lit-on dans un communiqué rendu public hier. Toujours dans le même sillage, le Snma-SM, Syndicat national des maîtres-assistants en sciences médicales, appuie le mouvement. En effet, le bureau national de ce syndicat a, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, déclaré sans aucune réserve, son soutien et sa solidarité envers ses confrères du Cnes en particulier et des autres syndicats autonomes en général.