La littérature amazighe vient encore de s'enrichir de deux nouveaux romans qui viennent à peine d'être mis sur le marché par deux écrivains qui promettent d'en écrire d'autres dans le futur, compte tenu de leurs profils. Les deux romans en question sont écrits par les écrivains Abdel Malek Meniche et Lynda Hantour. Le roman de Abdel Malek Meniche qui vient tout juste de paraître est intitulé: «Karima, tafat-iw yexsin» (Karima, ma lumière éteinte». Il s'agit comme son titre l'indique amplement d'un roman sur la douleur, mais aussi sur la femme. La séparation aussi. Ce roman paru aux éditions «Assirem» est le deuxième du même auteur, militant de longue date de la cause identitaire berbère et également enseignant la langue amazighe en Kabylie, ayant voué toute sa vie à sa langue qui n'a été reconnue officielle qu'en 2016 après un long combat juste et pacifique. Un auteur émérite Il faut préciser que Abdel Malek Meniche a déjà publié plus d'une dizaine de livres ces dernières années. On peut en citer quelques-uns: «Tayri d Teghzint», «Plus de 800 expressions pour apprendre tamazight», «Mes premiers pas di tmazight», «Dictionnaire français-tamazight», «Ad lemdagh tamazight», etc. C'est donc l'accumulation de toute une expérience de plusieurs décennies dans la production de livres en langue amazighe qui a abouti presque inéluctablement à la naissance de ce premier roman salué déjà par plusieurs professeurs d'université de langue et culture amazighes. Dans le même sillage, un autre roman en langue amazighe vient de paraître. Il s'agit de «Isflan n tudert» (Les sacrifices de la vie). L'auteur Lynda Hantour, a fait le choix de signer ce premier roman avec un pseudonyme: «Wezna Douala.» Violences contre les femmes Lynda Hantour qui a une grande expérience dans le monde culturel à Tizi Ouzou, mais aussi dans celui du journalisme, a déjà publié il y a une dizaine d'années un guide de la wilaya de Tizi Ouzou où le lecteur pourrait trouver une grande masse d'informations documentées et illustrées sur l'ensemble des facettes de la vie locale: culturelle, sociale, littéraire, musicale... Elle rebondit cette fois-ci avec un premier roman en tamazight, rejoignant ainsi plusieurs autres femmes écrivaines ayant déjà écrit des romans dans la même langue, à l'instar de Lynda Koudache (lauréate du Grand Prix littéraire du roman amazigh), Chabha Ben Gana, Dihia Louiz, Kaissa Khalifi, etc. Le thème central de ce premier roman de Lynda Hantour est la violence de genre à l'égard des femmes, mais aussi contre les enfants. Lynda Hantour, enseignante d'anthropologie sociale et culturelle au département des sciences humaines et sociales de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, a activé pendant de très longues années dans le mouvement associatif et a donc accumulé une expérience et des témoignages ayant permis d'enrichir la matière de son roman. Lynda Hantour est, en outre, l'auteur d'une opérette écrite en hommage au rebelle Matoub Lounès et qui a été montée par Lyès Mokrab au théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou. Lynda Hantour a présenté son premier roman lors d'une rencontre littéraire organisée à la bibliothèque principale de lecture publique de Tizi Ouzou, en présence d'un public nombreux et averti.