Ce programme servira, bien entendu, à l'extension du réseau électrique et de gaz naturel. «L'Algérie est le seul pays au monde qui dispose d'un programme de connexion au gaz naturel dans les zones rurales». C'est ce qu'a déclaré hier le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil lors de son passage au forum de l'Entv. La preuve, poursuit- il, que l'Algérie est classée au troisième rang des pays où le taux de raccordement au gaz atteint les 35% après la Hollande et l'Argentine avec 45%. Donc, même si plusieurs régions ne sont pas encore raccordées, le ministre estime qu'un grand effort a été déjà fourni. Rien que pour l'année 2005, les dépenses de l'Etat ont atteint les 50 millions de dollars. Pour cette année, elles atteindront, souligne le ministre, les 100 millions de dollars. Le ministre a annoncé, par ailleurs qu'un programme d'investissement de l'ordre de 150 milliards de dinars a été lancé pour la période 2006-2010. Ce programme servira, bien entendu, à l'extension du réseau électrique et de gaz, notamment dans plusieurs régions éloignées du pays. Ainsi de nombreuses localités vont enfin en finir avec le calvaire du gaz butane. Le ministre dira également que le plan de développement des Hauts-Plateaux, examiné hier en conseil de gouvernement, prévoit l'accroissement de la connexion au gaz et à l'électricité. Interrogé sur le prix du gaz butane qui connaît chaque hiver un pic, le ministre dira que c'est l'effet de la spéculation. «La responsabilité du contrôle des prix revient aux autorités locales et non pas aux entreprises», s'exclame-t-il. Il est tout à fait normal que dans une situation de crise les gens tentent de tirer bénéfice en doublant les prix, mais les autorités locales doivent intervenir pour mettre fin à de telles situations. Le ministre s'est également s'exprimé sur le prix de l'eau et de l'électricité pour dire que cette augmentation n'est pas inéluctable du moment que l'Etat continue à subventionner les prix. «Elle sera inéluctable le jour où l'Etat ne pourra plus subventionner les prix», poursuit-il, justifiant néanmoins que les augmentations des prix des produits énergétiques et de l'eau permettront aux entreprises comme l'ADE et Sonelgaz d'engager des projets d'investissement pour assurer l'offre à l'avenir. Par ailleurs, M.Khelil n'a pas manqué tout au long de son discours de rappeler les avantages de la fameuse loi sur les hydrocarbures et celle portant sur les mines. Le secteur connaît grâce à la nouvelle loi une évolution importante ces dernières années. Les titres miniers exploités ont permis de verser 10 millions de dollars au Trésor public. Alors que l'Etat déboursait auparavant 1 million de dollars pour l'exploitation des mines. Le ministre pense qu'il est temps «de réveiller les réserves minières de phosphate et de fer pour accroître nos richesses». Interrogé sur l'impact de l'accession de l'Algérie à l'OMC sur le prix du gaz, le ministre a tenu à expliquer que le prix pratiqué localement n'est pas celui appliqué sur le marché extérieur, le marché national n'étant pas encore intégré dans l'OMC. En réponse à la question des cadres de la Sonatrach licenciés en juillet 2005, le ministre dira brièvement que l'affaire est au niveau de la justice.