Les Forces navales de l'Otan mettent sous la loupe les périls qui peuvent surgir de la mer. En marge de la conférence-débat donnée par les deux conférenciers, le captain Theodosiou Alexandros, et le lieutenant-commander Arne Bjorn Kuger, nous avons saisi l'occasion pour poser au commander de la Snmcmg2 deux questions concernant la nature des relations entretenues par Alger avec le Traité de l'Atlantique Nord. La première s'articule autour des visites et exercices de plus en plus nombreux des Forces multinationales à Alger. La seconde tourne autour de l'implication de l'Algérie dans des missions de contrôle et de sécurisation de la Méditerranée. Avec cet anglais guindé des Grecs, le captain Théodosiou Alexandros répond à nos questions en essayant d'apporter un maximum d'éclairages, mais en se gardant de répondre à ce qui semble relever de la stratégie Défense de l'Otan. «Les relations que l'Otan est en train de développer avec l'Otan sont en constante progression et sont appelées à se développer encore plus, durant les prochaines années. Evidemment, l'Otan reste à l'écoute de l'Algérie, et c'est à l'Algérie de formuler ses besoins et ce qu'elle attend de nous. Concernant les équipements militaires pour la marine algérienne, je ne peux pas vous dire que c'est faisable, mais ce que je peux dire c'est que l'Otan est disposée à aller loin dans sa coopération avec l'Algérie.» Concernant le rôle éventuel destiné à l'Algérie en Méditerranée, notre interlocuteur reste évasif et ne fournit que peu d'explications, au moment où Washington, hantée par des attaques qui proviendraient de la Méditerranée et viseraient les Etats-Unis via l'Atlantique, pense qu'Alger pourrait très bien tenir un rôle de surveillance au plan régional, suivant une nouvelle approche militaire développée récemment sur le principe de «disposer sur place de troupes de combat». La Méditerranée est devenue un enjeu sécuritaire important depuis les événements du 11 septembre et si l'Otan est aujourd'hui à l'écoute d'Alger, c'est parce que les Etats-Unis ont besoin de cet «allié stratégique» et de son expérience dans la lutte antiterroriste avec un «fichier islamiste», jugé comme étant un des mieux tenu à jour actuellement. Autour de cette question, Théodosiou Alexandros dit: «Notre mission, du moins la mission qui est dévolue à notre Groupe naval, est la sécurisation, le contrôle et la surveillance en haute mer. Sur ce plan-là, nous avons effectué des missions de déminage et de contrôle sur des navires marchands et qui se sont soldées par des interceptions d'explosifs destinés à des objectifs pernicieux. Sur ce plan, oui l'Algérie a son rôle à jouer, mais je le répète c'est aux deux parties de définir les contours de la coopération». Les unités du groupe naval permanent de la force de réaction rapide de lutte antimines de l´Otan (Snmcmg2) ont accosté vendredi au port d´Alger pour une escale de quatre jours. Le Snmcmg2 compte cinq navires de lutte antimines d´Espagne, d´Italie, de Turquie et d´Allemagne ainsi que deux unités grecques dont le navire de soutien logistique et de commandement. Cette visite s'inscrit dans le cadre du dialogue méditerranéen de l´Otan et du programme annuel des activités entre l´Otan et l´Armée nationale populaire (ANP) adopté par le Haut commandement de l´Armée . Un colonel des Forces navales algériennes a précisé que cette escale, troisième du genre depuis 2003, tend à «renforcer les relations entre les forces navales et l´Otan et constitue l'occasion de renforcer la compréhension mutuelle et intensifier l´échange d´expériences dans des domaines d´intérêt commun». L´escale de la Snmcmg2 sera ponctuée par des manoeuvres de type «Passex» au large des eaux territoriales algériennes auxquelles participeront deux unités des Forces navales. Les officiers de la Snmcmg2 auront aussi à animer une conférence sur l´opération «Active Endeavour» dans le cadre de la lutte antiterroriste lancée par le Snmcmg2 en septembre 2001, et visant la sécurisation des principaux passages maritimes de la Méditerranée ainsi que le contrôle et l´inspection des navires suspects. Le champ d´intervention de cette force qui portait en septembre 2001 le nom de Mcmforsouth se limitait au sud de la Méditerranée et depuis l´élargissement du champ d´intervention de l´Otan à d´autres zones maritimes, elle porte désormais le nom de Snmcmg2.