L'artiste vient d'achever l'enregistrement de son nouvel album dont la sortie est prévue pour le mois de septembre... Celui qui se définit comme une personne naïve et plutôt sincère, a acquis aujourd'hui une assise solide dans le domaine musical à force d'expérience et de persévérance. Mohamed Rouane qui s'est forgé d'abord une notoriété au sein du groupe Méditerranéo avait frappé fort, mais tout en sobriété, l'année dernière - ce qui le caractérise - en sortant un album entièrement instrumental intitulé Rêve. Moh, le mandole à la main et la musique au coeur, revisitera avec bonheur l'univers mélodique qu'est le sien par des subtils arrangements. Il insufflera à son nouveau répertoire des notes et des couleurs très variées ne s'éloignant jamais de ses inclinaisons musicales, telles le chaâbi, le flamenco, le targui, saupoudrés d'arrangements jazzy, le tout enveloppé dans une couche de finesse. L'équilibre entre le son authentique et moderne, le succès ne se fera pas attendre puisque aujourd'hui, son album s'écoute partout et fait partie de notre quotidien (à la maison, en voiture...). Sa fonction relaxante est d'un bienfait inouï. Gagnant en maturité, Mohamed Rouane continue à exercer son talent de musicien et à explorer l'univers de la musique. Il prépare déjà la sortie de son nouvel album pour le mois de septembre, l'enregistrement terminé, ce nouvel opus contiendra de nouvelles compositions dans le même esprit que le précédent avec, ceci dit, de nouveaux habillages mélodiques pour certains morceaux. Un des titres s'intitule Boliria Nomad correspondant au rythme traditionnel espagnol. Moh a introduit des rythmes originaux aussi, tel le 7/4. «Je dois toucher tous les publics», confie-t-il. Mohamed Rouane s'est plus basé sur les instruments traditionnels algériens en faisant appel au nay de Mila, au quanoun et au banjo... Evoluant tout doucement mais sûrement, Mohamed Rouane ira assurément très loin. Récemment, il a été sollicité pour signer la musique du feuilleton-télé Chahra de Bachir Belhadj. Suite à sa rencontre avec le groupe Diwan Béchar, avec lequel il a fait un boeuf royal, Moh a été conquis par la superbe voix d'Aïcha Labgaâ. Un projet de collaboration est né. L'autre projet qui tient vraiment à coeur à ce musicien est un spectacle qu'il compte réaliser pour le Ramadan. L'artiste veut rendre hommage à la tribu des Ouled Naïl. Et pour ce faire, il compte réunir sous une kheïma à Alger, la tribu de Oubeid Allah de Djelfa, la sienne (la kheïma hamra). Au menu: musique hadra et danse naïlie «afin de voyager dans la noblesse de cette musique traditionnelle», le souhait de Mohamed Rouane. Ex-joueur de football au sein du CRB, Mohamed se rappelle aussi avec émotion et fierté, le concert de la coupole où il a accompagné le king du raï, Khaled. «Je me suis retenu de pleurer mais dans mon for intérieur, je ne cessai de pleurer», dit-il. «J'étais comme dans une sorte de rêve. Je n'arrivais pas à croire comment 15 ans plus tôt, j'étais parmi le public en simple spectateur et voilà aujourd'hui, moi-même sur scène, donnant la note à Khaled... Un moment très fort dans ma vie d'artiste!». Gageons qu'il y en aura plein d'autres... notamment avec de grands musiciens indiens avec qui Moh rêve un jour de fusionner, car proche, dit-il, de leur «sens spirituel».