La localité souffre terriblement de l'absence d'un lycée. La municipalité ne dispose ni de ressources ni d'autres projets susceptibles de générer des postes d'emploi. Sans doute, la plus déshéritée à l'échelle de toute la wilaya de Tizi Ouzou, la commune d'Imsouhal se morfond considérablement dans une situation qui rend le quotidien des citoyens de plus en plus intenable. D'ailleurs, étant une commune déficitaire, l'APC arrive, tant bien que mal, à relever la tête et à envisager un plan de développement pour la cité étant donné que les subventions qui lui sont allouées sont souvent quasiment absorbées dans la masse salariale des travailleurs. «On ne peut pas parler de développement avant de sortir des sentiers battus. La commune accuse un retard énorme. Donc, une fois les problèmes des priorités comme les pistes et l'assainissement sont résolus, on pourra, ensuite, aborder les perspectives et amorcer le virage du développement», tels sont les propos de M.Mouissi, premier adjoint au maire. Effectivement, la mission des nouveaux élus n'est aucunement chose aisée. Ils sont, en effet, appelés à se jeter dans l'arène et faire face à un véritable parcours du combattant afin de rendre un brin d'espoir à la population qui n'attend que des jours meilleurs. Et pour ce faire, le chemin est tellement long mais aussi laborieux. L'assemblée actuelle, en exercice depuis le lendemain des dernières élections partielles, compte s'attaquer, dans un premier temps, aux priorités de l'heure. «Dans les PCD 2006, nous avons pratiquement consacré la part du lion à l'entretien et au revêtement du réseau routier. De prime abord, nous allons entamer le tronçon reliant notre commune à celle d'Aït Yahia sur une distance de 6 km qui laisse vraiment à désirer. Puis, nous allons procéder à l'achèvement de la piste sur 850 mètres linéaires», expliquera M.Madjid Ibaroudène, premier magistrat de la commune. En somme, ce dernier s'attelle, ajoute-t-il, à entreprendre d'autres travaux allant dans le sens d'alléger, un tant soit peu, les souffrances des habitants. En outre, pour venir à bout des sempiternelles chutes de tension surtout en ces périodes hivernales, l'APC envisage de procéder à l'extension du réseau d'électricité de Tanalt-centre et d'Asker par la mise en place d'un transformateur de grand ampérage. Dans le chapitre eau potable, l'aménagement des puits et la réalisation d'une fontaine à Ighil Igoulminène figurent dans l'agenda des responsables de cette municipalité. «Nous allons procéder également à la réparation de la tuyauterie du réseau AEP qui alimente Boumessaoud. D'ailleurs, l'étude est en cours pour l'installation d'un répartiteur», a indiqué, à ce sujet, M.Ibaroudène qui émet le voeu de voir les horaires de répartition de l'eau de la station de refoulement du lieu-dit Kerouche revus à la hausse pour permettre à la population d'être servie quotidiennement. Un véritable calvaire Par ailleurs, si la commune dispose de sept écoles primaires et d'un CEM pouvant accueillir tous les écoliers et les collégiens, il n'en demeure pas moins que la localité souffre terriblement de l'absence d'un lycée. Ainsi donc, par la force des choses, les élèves du niveau secondaire subissent un véritable calvaire pour rejoindre leurs classes. Etant scolarisés à Iferhounène, chef-lieu de daïra, ces lycéens font quotidiennement une trotte de 20 km aller et retour pour se rendre au lycée. Les conditions de ramassage scolaire sont pénibles car les bus communaux tombent trop souvent en panne. « Nous avons 256 collégiens et 291 lycéens abonnés au ramassage scolaire. Cela dit, les bus de l'APC sont toujours surchargés, ce qui provoque des pannes qui ont fait dépenser à la commune d'énormes sommes d'argent. D'ailleurs, nous, les membres de l'actuelle composante, avons trouvé 300 millions de centimes de dettes dont la moitié a été presque absorbée par la réparation des engins du parc roulant. Donc, je veux bien souligner au passage, que l'unique solution reste inéluctablement la construction d'un lycée à Imsouhal. A cet effet, je demande au ministre de l'Education d'insérer notre commune parmi celles qui bénéficieront des 13 établissements d'enseignement secondaire réservés à la wilaya de Tizi Ouzou dans le cadre du plan quinquennal. L'assiette du terrain est disponible», précise le maire d'Imsouhal. Sur un autre volet, la jeunesse constitue 70% de la population de cette contrée abritant 8 243 âmes réparties sur 17 villages. Cependant, cette frange de la société se sent marginalisée et livrée à elle-même, sans perspective d'avenir. Le chômage, ce phénomène endémique, frappe de plein fouet la classe juvénile d'autant que cette dernière est dépourvue d'espace d'occupation et de loisirs. Hormis le foyer de jeunes du village Tanalt et le Centre culturel, la région est dénuée de toute autre infrastructure en mesure de créer le moindre mouvement d'animation. Toutefois, et afin de lancer des cours d'alphabétisation et de couture au profit des femmes au foyer, l'APC vient de parapher une convention avec la direction du Cfpa d'Iferhounène en vue d'ouvrir une sorte d'annexe qui sera opérationnelle à partir du 8 mars prochain. Aussi, au sein du même Centre culturel en question, on trouve une section qui active sous la houlette de deux éducateurs recrutés et payés sur l'Iaig, «indemnité d'activité d'intérêt général». Ses deux entraîneurs, assurent l'encadrement de 30 athlètes des arts martiaux. Par ailleurs, s'agissant de l'autoconstruction, la municipalité d'Imsouhal, a bénéficié de 200 aides, alors que 125 unités seulement ont été distribuées. Opération 1000 locaux Et pour cause, l'apport personnel qui s'élève à 20% de la somme de l'aide, a dissuadé plusieurs postulants dont l'un d'eux nous dira: «Comment peut-on payer 20% alors qu'il faut dépenser pour le permis de construction et autres travaux de terrassement, surtout lorsqu'on sait que la région est pleine de terrains accidentés». En outre, l'APC vient de lancer une opération de construction de 100 locaux pour les chômeurs, notamment, à Almathène et à Ahrik. Concernant les dispositions prises pour éviter un éventuel enclavement de la commune en cas de fortes chutes de neiges, étant donné que la région est perchée à plus de 800 mètres d'altitude, l'APC vient d'acquérir un rétrochargeur d'une valeur de 700 millions de centimes. Enfin, à propos du mouvement associatif, M.Ouamar Antar, le plus jeune semble-t-il des élus, estime que le tissu associatif reste à promouvoir dans l'optique de mobiliser la jeunesse autour de la mise sur pied d'autres structures à même de permettre à la région de sortir de l'anonymat et de la torpeur. Selon lui, un comité local du Croissant-Rouge, verra le jour dans peu de temps. Un groupe d'initiateurs de cette nouvelle création sont, dit-il en train d'entreprendre toutes les démarches nécessaires pour aboutir ce projet.