Le Covid-19, qui a mis l'économie mondiale à genoux, représente une opportunité pour l'économie algérienne de se reconstruire en dehors de son secteur pétrolier qui s'est retrouvé laminé. Il est devenu impératif de se défaire de la dépendance de ses exportations qui lui assurent l'essentiel de ses revenus. Un objectif longtemps retardé qui a fait de ce filon une rente sur laquelle se sont reposés les gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays depuis son indépendance. Une richesse qui a engendré une malédiction. Elle a tissé le lit à une corruption à grande échelle outrancière, à un droit à la paresse qui s'est dressé en rempart, étouffant dans l'oeuf toute initiative de développement. Tout comme elle a dévoilé son côté néfaste avec les crises cycliques du marché pétrolier et les dégringolades dévastatrices des cours de l'or noir. En témoigne la fabuleuse manne financière accumulée durant la dernière décennie, de près de 200 milliards de dollars qui n'a même pas servi au pays à se doter d'un système de santé digne de ce nom et qui ne tient debout que grâce à la détermination hors du commun d'un personnel, spécialistes, infirmiers... qui a fait preuve d'un courage et d'un héroïsme qui forcent le respect pour affronter la pandémie de coronavirus, sauver des vies sans avoir peur de mettre en péril les leurs. Une situation qui dicte au pays l'orientation de nouveaux choix plus en phase avec un monde qui repose désormais sur des technologies de pointe basées sur l'innovation qui mettrait fin à toutes les errances qui ont conduit l'Algérie à l'impasse. Le moment est venu de faire la part belle à cette frange jeune de la population majoritaire qui recèle en son sein des potentialités avérées et qui ne demande qu'à éclater. L'économie de la connaissance et de l'innovation s'impose désormais comme la voie incontournable à emprunter pour ne plus lorgner constamment du côté de la rente pétrolière et d'une hypothétique flambée des cours de l'or noir qui n'aura de surcroît servi qu'à la constitution de richesses personnelles. Les jalons d'un nouveau modèle de croissance économique ont été jetés à travers la création d'un ministère de l'Economie de la connaissance qui constitue un des engagements phares du président de la République. Un chantier déjà en marche. Les entreprises innovantes et les start-up existent. Il reste à les doter d'un environnement juridique, fiscal et financier assaini qui doit lever toutes les contraintes bureaucratiques qui ont jusqu'à aujourd'hui caractérisé le terrain de l'investissement. Lors de sa campagne électorale, Abdelmadjid Tebboune avait promis d'engager une nouvelle politique de développement, qui s'appuierait sur un «nouveau modèle économique basé sur la diversification de la croissance et l'économie de la connaissance». Lors d'un Conseil des ministres qui s'est tenu en février il a annoncé la création de «la cité des start-up». «Désormais, vous avez le pouvoir de décision et un Fonds de financement, au sein du conseil d'administration duquel vous serez membres. à vous le terrain pour concrétiser vos projets au profit des jeunes.», avait déclaré le chef de l'Etat s'adressant au ministre de la Micro-entreprise, des Start-up et de l'Economie de la connaissance qui devra oeuvrer à «l'institution du cadre juridique, réglementaire et fonctionnel de la start-up et de la définition juridique de la start-up ainsi que de l'incubateur, à la détermination des voies et moyens d'évaluer leur performance. Il oeuvrera aussi à l'élaboration d'une feuille de route pour le financement de ce type d'entreprises en impliquant la Bourse et le capital investissement», a souligné le président de la République. Le terrain est désormais déblayé pour que l'économie de la connaissance supplante la rente pétrolière.