Les routes et chemins de Kabylie semblent demander pour la plupart d'entre eux une réhabilitation des plus urgentes. En effet, mis à part la RN 12 menant vers Alger et la RN 25 allant de Draâ El Mizan, assez bien entretenues, la plupart des routes, notamment quelques départementales et les chemins vicinaux sont de plus en plus dégradés. C'est le cas du CW128, un tronçon routier allant sur Boghni, assez bien fréquenté et qui présente des nids de poule et autres crevasses alors que les chemins menant vers les hameaux et les villages sont dans une situation critique. Emprunter en cet hiver ces routes est pour les véhicules un véritable enfer. Les crevasses, les nids-de-poule et autres joyeusetés font florès. Les pistes menant vers les villages ou les hameaux sont, quant à elles, laissées pour la plupart à l'abandon et les communes déjà pauvrement dotées ne savent plus comment faire face à l'exigence d'entretien de ces chemins faits avec des millions de dinars et laissés ainsi en décrépitude. Souvent, ces pistes nécessitent le récurage des fossés, ce que souvent les villageois font eux-mêmes, mais bien des fois ces pistes demandent une couche de sable tout-venant, ce qui est au-dessus des forces des villageois et les pouvoirs publics concernés ne semblent guère pressés de mettre la main à la pâte. Aussi, les populations des villages assistent, la mort dans l'âme, à la dégradation de ces infrastructures souvent arrachées de haute lutte. Il arrive que des villageois s'adressent à leur commune pour lui rappeler l'urgence de ces entretiens mais le budget pour ce faire manque souvent et alors population et élus assistent à la dégradation de ces chemins sans pouvoir rien y faire. D'autres villageois, comme c'est le cas des habitants de la région d'Attouche dans la daïra de Makouda, et après moult démarches infructueuses auprès de toutes les autorités, ont fini par saisir le wali. Les gens d'Attouche attirent l'attention de ce responsable sur l'urgence de la réhabilitation et de l'entretien de ces routes qui sont d'une importance névralgique pour la région. En Kabylie, tracer une piste exige des tas d'efforts et aussi des négociations avec notamment les propriétaires de terrains censés être traversés par ces pistes; aussi quand on assiste à la dégradation de ces infrastructures, on a comme un pincement au coeur. Récemment, on a eu un entretien avec des villageois de Takheribt venus nombreux au bureau de Tizi Ouzou pour justement évoquer l'état de la piste tracée récemment. Cette piste rend service aux habitants du hameau et à ceux qui traversent le cimetière. Selon les représentants de ce village, «cette piste, qui a coûté de multiples démarches et de multiples interventions, est enfin ouverte à la grande joie de tous. Cependant, et après avoir subi des éboulements l'hiver dernier et quelque peu entretenue, elle nécessite une couche de sable afin d'être praticable en hiver notamment. On essaye de taper à toutes les portes en vain. Que valent trois à quatre camions de tout-venant face aux services que cette piste rend au hameau?», se demandent les gens de Takheribt qui ne sont pas les seuls à exiger que ces ouvrages, fruit de la sueur et souvent de tensions, soient réellement pris en charge. La Kabylie, région difficile voit ses hameaux et villages tributaires de ces petites infrastructures qui sont souvent délaissées.