L´importation des véhicules ne s´est jamais aussi bien portée que ces dernières années. Contrairement aux précédentes éditions, le dixième Salon automobile d'Alger, prévu pour ce 8 mars, se distinguera assurément par un rush de toutes les marques. Mais aussi par des désaffections singulières, notamment de la part d'un label auquel le citoyen algérien voue une confiance aveugle. Il s'agit, à ce titre, de Renault qui se démarque cette année du lot des participants en boudant cette énième manifestation; le motif, un différend sur le concept même du Salon de l'automobile. Selon les responsables de la marque au losange qui osent dire tout haut ce que d'autres pensent tout bas, une représentation de la dimension d'une exposition automobile aurait d'abord pour vocation de mettre en relief des innovations révolutionnaires en matière de technologie automobile. Ce qui, généralement, n'est pas le cas, du moins estime-t-on, pour l'espace accordé par la Safex (Société algérienne des foires et exposition d'Alger) aux géants de l'automobile installés dans notre pays. En effet, Renault adhère de plus en plus à l'idée universellement admise, à savoir l'organisation d'une foire automobile tous les deux ans. L'autre grief reproché aux organisateurs par nombre de marques et non des moindres, serait que l'événement Safex annuel, n'obéirait pas encore aux standards requis par des marques aussi exigeantes que BMW par exemple et qui conçoivent ce genre d'expression commerciale et industrielle comme un véritable show voire une véritable fête en hommage à l'automobile. Ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui, estiment-ils du moins pour ce qui est de l'espace accordé à chacun et de toute la logistique qui vient en aval de chaque reproduction. Néanmoins, et en dépit des interprétations des uns et des autres de ce grandiose rendez-vous périodique, devenu désormais régulier, il est utile de rappeler que depuis 2004 où le big bang du marché de l'auto a bien eu lieu dans notre pays, l'importation des véhicules ne s'est jamais aussi bien portée que ces dernières années. Et l'essor est encore loin de connaître son épilogue, d'autant que les uns et les autres misent bon an mal an sur des chiffres de vente toujours ambitieux. L'on donne le chiffre de plus de 150.000 véhicules neufs importés en 2005. L'édition de cette année est autrement spéciale puisqu'elle connaît contrairement aux précédentes, le rassemblement des concessionnaires implantés sur notre territoire en une association dénommée AC2A ou association des concessionnaires automobiles algériens, une organisation qui vient finalement sonner le glas de l'anarchie dans un secteur professionnel où l'éthique commerciale et professionnelle vaut son pesant d'or. Les concessionnaires veulent désormais être des interlocuteurs incontournables des pouvoirs publics, mais également une source d'information fiable pour tout ce qui a trait aux chiffres communiqués dans un environnement de plus en plus concurrentiel. C'est dans ce contexte global qui renseigne fort bien sur le niveau d'exigence atteint par le consommateur algérien que le Salon de l'automobile 2006 d'Alger a donc lieu. Il verra bien entendu la satisfaction de la curiosité de tous les amoureux des quatre roues. Des leaders passés maîtres dans l'introduction de nouveautés, souvent haut de gamme, se chargeront de cette délicate tâche. A l'instar de Sovac, représentant exclusif de la marque allemande Volkswagen, qui accordera l'agréable surprise pour tous ceux qui vénèrent la fiabilité germanique de voir à l'oeil nu de fabuleux modèles qui n'ont pas encore foulé le sol algérien. Il s'agit, en l'occurrence des fougueux spécimen Seat commercialisés en Espagne, ou encore le légendaire et tant promis Q7. Rappelons que 2005 aura connu l'interdiction par les pouvoirs publics de l'importation des véhicules de moins de trois ans. Une mesure plusieurs fois repoussée mais rendue effective le 25 septembre dernier et qui avait pour premier objectif un contrôle effectif sur l'âge des véhicules et par ricochet le rajeunissement du parc national automobile, afin de lutter contre la pollution et les accidents de la route qui ont, à un moment, classé notre pays au quatrième rang mondial des pays touchés par ce grave fléau des temps modernes.