La nouvelle loi sur l'importation des véhicules de moins de trois ans est salutaire. Elle se traduira par la création de plus d'emplois au profit des Algériens et contribuera à la constitution d'un parc automobile neuf et une meilleure sécurité routière. C'est ce que déclare le responsable de Sovac (concession Volkswagen), M.Mourad Oulmi, dans cet entretien où il annonce des surprises pour la fidèle clientèle de la marque allemande tout au long de l'année 2005. L'Expression: Vous venez, pour la cinquième fois consécutive, de participer au 9e Salon international de l'automobile d'Alger, nos observations sur votre stand nous laissent croire que cette participation est un franc succès pour vous. Qu'en est-il exactement? M.Oulmi:Effectivement, cette cinquième participation constitue pour nous un succès certain. Dans la mesure où le stand Audi Volkswagen a été le plus visité au niveau du salon. En témoignent et la clientèle et la presse qui y étaient présentes en nombre. Un très grand intérêt a été porté à la gamme que nous représentons. A telle enseigne qu'au premier week-end déjà, une vraie marée humaine inondait notre stand, où nos véhicules étaient alors à peine visibles parmi la nuée de visiteurs. En termes de ventes, je peux dire que quelque 280 véhicules ont été vendus par nos soins en un temps record de dix jours, temps du salon. Ce qui dépasse de loin la concurrence, qui elle, n'a pu vendre qu'une moyenne de 150 véhicules durant la même période. En ce qui nous concerne, de tels chiffres ne peuvent qu'illustrer le succès éclatant de Sovac. De par le nombre de visiteurs, des ventes réalisées ou le chiffre d'affaires, je ne peux que confirmer ce constat fort réconfortant. Entre Volkswagen et Audi quelle est la part respective de ce succès? Je dois avouer que la part de succès va plus vers Volkswagen que vers Audi. Cette dernière marque incarnant le top de la gamme, va plus vers la présentation du produit et la promotion du label Audi qui demeure très récent dans notre pays. Ainsi, plus de 90% des ventes vont vers Volkswagen contre 10% seulement pour Audi. Par contre ce qui est surprenant dans ce salon, c'est l'engouement constaté pour la Volkswagen utilitaire, chose tout à fait surprenante d'autant que nous ne nous y attendions pas! A titre d'exemple, je vous cite le cas du «Caddy nouvelle génération» dont le coût est de un million cinq cent mille dinars et dont une quarantaine d'unités a été vendue. Alors que les objectifs de vente de ce dernier n'étaient fixés qu'à seulement une dizaine de Caddy. Ce qui fait qu'entre «les deux Caddy», nous en avons vendu quelque soixante-dix. Un résultat dépassant de loin les 30% de vente fixés auparavant pour cet utilitaire. Dans l'ordre, je peux dire que le Gol Volkswagen vient en tête de classement de nos ventes, suivi juste après par le véhicule utilitaire tous types confondus et enfin la marque Audi, avec 10% des ventes. Le dernier salon a été pourtant critiqué par certains exposants qui y ont relevé des lacunes d'ordre organisationnel. Mais cela n'a pas empêché le punch de Sovac d'agir ; quel est donc le secret de votre réussite à l'occasion de cette manifestation? Personnellement je n'ai pas senti les lacunes dont vous faites l'écho. Dans mon discours, je n'ai d'ailleurs pas manqué de féliciter et de remercier le directeur de la Safex, M.Guouasmia et M.Salah pour le travail qu'ils ont déployé pour la réussite du salon. Honnêtement donc et sans démagogie aucune, je ne peux que reconnaître la parfaite absence de tout problème relatif à l'organisation de cette manifestation. Le Salon de l'automobile qui existe depuis une dizaine d'années est à notre avis un salon qui a des traditions. Nous y avons été pour la cinquième fois consécutive, nous avons eu droit au même traitement empreint de régularité: notre place nous a été réservée, des plans nous ont été fournis...tout s'est donc très bien déroulé, notamment sur le plan de la sécurité des stands. Mais ce que je déplore néanmoins, c'est l'arrêt brusque du salon, un mercredi, juste à la veille du week-end où pourtant l'on enregistre le plus de visites. Boucler le salon avec deux week-ends serait à mon avis la formule idéale. Etant entendu qu'allonger ainsi de quelques jours, le temps d'un week-end le salon n'influe en rien sur les ventes mais arrange plutôt les familles lesquelles pourront alors mieux visiter la foire. Notre recommandation est donc de boucler avec un week-end. Sinon sur le plan organisationnel, je n'ai aucune critique à faire. Quel est le secret de votre punch commercial? Le seul secret, si secret il y a, n'est autre que le travail dur! Nous avons «bossé» sans relâche. Notre devise a toujours été de faire confiance à l'équipe ; convaincu de l'entreprise, du produit, quand on est convaincu du produit et de l'entreprise l'on ne peut alors que donner le meilleur de soi-même. A cela s'ajoute une ambiance presque familiale empreinte de solidarité et de dévouement. C'est là un des plus grands secrets de notre réussite. Quel a été le comportement du Gol au cours du dernier salon? Le Gol reste leader des ventes, il représente 50% de nos ventes. Evoluant ainsi conformément à une même stratégie déjà tracée. Le Gol, véhicule de montage brésilien, ne souffre-t-il pas d'a-priori, d'une certaine peur qui ne dit pas son nom du fait même qu'il soit monté au Brésil? Cette peur a-t-elle été surmontée par vos clients? Honnêtement et croyez-moi, je ne vois pas les choses de cette façon. Pourquoi ? parce que dès son introduction en Algérie, nous étions les premiers en tant que concessionnaire unique à dire qu'il était fabriqué au Brésil. Contrairement à d'autres marques, lesquelles bien que non fabriquées dans leur pays d'origine, cachent souvent leur autre provenance. Dieu merci, Volkswagen Brésil jouit d'une excellente image dans notre pays. Je cite des véhicules légendaires dont tout le monde se souvient et qui roulent toujours après trente ans d'existence : la Passat, les fourgons, la Coccinelle. Nous n'avons jamais caché la provenance de nos produits brésiliens bien au contraire ; l'introduction des produits brésiliens a été dès le départ faite en présence de l'ambassadeur du Brésil en personne, avec à la clé toute une campagne publicitaire bien sentie. Sur le plan de la fiabilité, nous n'avons aucun retour de garantie sur les produits brésiliens que nous commercialisons depuis une année. Cette particularité n'a, à aucun moment, influé sur la marque Volkswagen. Bien au contraire ! Car, la qualité Volkswagen y est à tout point de vue. Quant aux produits fabriqués au Brésil, s'ils sont moins chers, c'est uniquement en raison du coût de leur main-d'oeuvre estimé à 40% moins cher que celle en Europe. Alors que la qualité reste entière et de facture pure Volkswagen. Résultat: ces produits coûtent de 30% à 40% moins chers que leurs similaires usinés en Allemagne. En toute honnêteté donc, nous n'avons jamais eu à justifier aux clients la provenance de nos produits. Pour sa part, le client de la Volkswagen Brésil, est également convaincu que la qualité de nos véhicules, tous, qu'ils soient d'origine allemande ou brésilienne, sont exposés dans le même show-room ou le Gol côtoie le Touareg. Le marché des voitures a connu un boom sans précédent durant l'année 2004, croyez-vous que cette lancée va se poursuivre en dépit de la suppression des crédits bancaires, notamment ceux consentis puis gelés par la Cnep Banque? Je reste foncièrement optimiste à ce propos. Je pense que cet élan se poursuivra. Il est vrai que nous avons réussi à dépasser les cent mille véhicules vendus cette année, mais est-ce là vraiment un chiffre important face à une population qui avoisine les quarante millions d'habitants? C'est un chiffre qui représente à peine quelque 0,1%. A mon avis, je pense que nous sommes encore très loin du potentiel à combler en matière d'acquisition de véhicules. sachant qu'au moins 1% de la population active algérienne peut se permettre un véhicule chaque année. Mais avec la relance économique déjà en place et toute la dynamique qu'elle engrange, je ne peux qu'affirmer que le secteur automobile ne se portera que mieux. Sur les cinq ans à venir riches en chantiers, tous les espoirs demeurent donc permis ! Pour le crédit automobile, d'autres banques sont appelées à prendre le relais, dont la banque El Baraka, BNP, Société Générale et une banque spécialisée dans le crédit automobile, à savoir la société Ctlm, actuellement numéro1 en France. Cette dernière déjà installée au Maroc et tout récemment en Algérie va désormais être opérationnelle dès le deuxième semestre de l'année en cours. Elle aura son siège juste à côté du nôtre. Tout ce que je peux dire, c'est que Ctlm, filiale de BNP offre des taux forts intéressants dans ses formules crédit. Avec une qualité de service très avantageuse incluant une célérité exemplaire dans le traitement des dossiers des clients. D'autant que les professionnels de cette banque annoncent déjà des délais de réponse n'excédant pas les trente-six ou quarante-huit heures ! Preuve que ce géant dans le crédit auto «va mettre le paquet» dans les tout prochains jours. Encore une preuve de la bonne santé du marché de l'automobile qui ne peut s'annoncer que florissant dans un proche avenir avec des crédits consommateurs inédits en prime! Pour revenir au salon de l'automobile, rappelons que ce dernier a été érigé sous le thème de la sécurité routière. Alors derrière un marché automobile appelé à s'agrandir, y a -t-il une culture automobile? Il faut dire en toute franchise qu'une culture automobile nationale reste encore à parfaire. Une culture qui commence déjà par l'état des routes, la sécurité routière qui signifie la manière de se comporter au volant, connaître son code, être conscient de ses devoirs en tant qu'automobiliste sans que cela nécessite la présence d'un gendarme ou d'un policier, vérifier l'état de son véhicule ; c'est tout cela la culture automobile. Pouvons-nous dire aujourd'hui que l'épisode Moufok (Mostaganem) est définitivement clos? Oui. Pour tout le bien de notre clientèle. Cette année un nouveau concept marketing est mis en avant par certains de vos concurrents, notamment celui du Blue box lancé par Peugeot. Qu'en est-il pour vous? Sachez que nous sommes les premiers à avoir adopté la charte du constructeur. Nous sommes l'unique concessionnaire en Algérie qui applique la charte de Volkswagen. Tous nos showrooms sont conçus selon des plans d'architecture homologués en Allemagne. Qu'ils soient à Alger, Constantine, Tizi Ouzou, Oran, Tlemcen... nos showrooms affichent la même et unique identité ou ce que l'on appelle la Corporate Identite. Un standard que nous sommes les premiers à appliquer et qui est en vigueur en Europe, aux Etats-Unis et en Amérique latine. Ce qui veut dire que nous, Sovac, avons précédé bien des concurrents en matière de présentation standardisée des produits. Sovac nous a habitués à des surprises dont une tombola. Réservez-vous d'autres surprises dans le genre pour le public algérien? Sûrement que la tombola avec le quotidien l'Expression sera encore une fois célébrée cette année. Je le confirme d'ores et déjà ! Un autre produit que le Gol pourra alors mettre en vedette. Sinon en termes d'évènements, d'autres produits seront lancés : la nouvelle Polo, la nouvelle Bora et la nouvelle Passat qui seront toutes dévoilées courant deuxième semestre. A propos de nouveautés, vous avez présenté pourtant la nouvelle A6, la nouvelle A4 ou la New Baetle dans le dernier salon de l'automobile? Il est vrai que pour Volkswagen, il existe la Nouvelle Golf+, la New Beatle Cabriolet et la Golf GTI. La Golf + a particulièrement enregistré un succès sans commune mesure. Beaucoup se sont rapprochés de nous pour un éventuel achat de ce bijou. Cependant, nous ne pouvons la commercialiser avant le second semestre. Nous n'avons fait pour le moment que la lancer en avant-première mondiale à Alger et pour les Algériens, grâce au Salon de l'automobile. Complètement différents, chacun de ces véhicules s'adresse à une clientèle particulière. La Golf+ s'adresse ainsi à une frange de clientèle bien installée dans la vie et dont l'âge varie entre quarante et cinquante ans. Ce véhicule se place entre la Golf et le Touran plus spacieux à l'intérieur sans être pour autant un vrai monospace. Le cabriolet pour sa part, s'adresse à une clientèle jeune, amoureuse de l'aventure, avec un goût prononcé pour la vie et un esprit de vacances toujours présent. Alors que dans la gamme Audi, la A6 se distingue pour être une voiture de prestige, elle est faite pour une clientèle au sommet de l'échelle sociale dont les chefs d'entreprise ou les autorités locales. Tandis que la nouvelle A4 qui remplace l'ancienne, a déjà sa clientèle et renforce une déjà riche dont on attend énormément de succès. Les délais de livraison, notamment du Gol, prennent entre deux et trois mois. A-t-il moyen de les réduire? Il est vrai qu'à la première transaction, au cours de l'année passée, les délais ont été trop longs. Mais il faut savoir que les véhicules concernés par ces délais, proviennent du Brésil ; ce qu impliquait dans un premier temps, la mise en place de toute une logistique pour les rapatrier sur Alger. D'autant que l'absence de toute liaison directe entre l'Algérie et le Brésil, ne facilite pas toujours ce type de transaction. Je rappelle leur transbordement via l'Europe, où ils transitent par Barcelone (Espagne) et enfin Alger. Tout un protocole, souvent lent. Néanmoins, je suis heureux d'apprendre à la fidèle clientèle de Sovac, que pour l'année 2005, les délais de livraison seront désormais sensiblement réduits. Lors de la clôture du Salon de l'automobile, nous avons pu constater la nette satisfaction de vos correspondants Volkswagen d'Allemagne. La présence de l'ambassadeur germanique dans votre stand n'est pas passée inaperçue à la cérémonie de fermeture. Comment se traduit cet intérêt renforcé pour votre entreprise? Je peux dire effectivement que le constructeur allemand est très satisfait de nous, de l'équipe de Sovac. Ils sont, en effet, surpris de constater qu'une équipe algérienne parfaitement structurée se distingue de la masse des autres représentations automobiles à l'échelle du pays. Ils sont en fait surpris de constater qu'une équipe en Afrique du Nord, une région qu'ils ne connaissent que trop peu, puisse faire la différence et se hisser au niveau des standards européens. Nos efforts en matière de commercialisation et marketing seront certainement récompensés par plus de supports techniques, mais cet intérêt se traduit surtout par un enthousiasme croissant envers le marché algérien. Qu'en est il du service après-vente chez Sovac? Nous sommes en train de bâtir notre stratégie après-vente pour l'année 2005. Notre leitmotiv est de toujours améliorer le service après-vente dont le site de maintenance et de pièces de rechange d'El Achour est l'exemple type. Notre politique actuelle est de miser fortement sur la formation. La douzaine d'ingénieurs et de techniciens déjà recrutée par nos soins, a pour mission non seulement de «réparer» mais aussi de transmettre un savoir-faire tellement précieux pour tout notre personnel dont une grande partie est appelée à être opérationnelle dès 2006 pour toujours améliorer la qualité de service. Le dernier Salon de l'automobile a connu, contrairement aux autres années, une plus grande couverture médiatique. Les rendez-vous avec la presse sont-ils inscrits dans votre planning pour cette année? Comme je le disais, la culture automobile est un paramètre des plus importants dans l'univers de la voiture. A ce titre, la presse est seule à même de transmettre et de contribuer à cette culture tant souhaitée, notamment à travers les tests drive, dont nous l'avons habituée. Ces mêmes tests que nous comptons reconduire pour cette année, à l'occasion de l'introduction de tout nouveau produit, ce sera désormais une tradition chez nous. Encore une fois, la promotion de la culture automobile incombe et aux journalistes et aux professionnels de l'automobile. A ce titre, j'encourage les éditeurs à consacrer une page hebdomadaire spéciale automobile dans leur édition. La suppression par les pouvoirs publics de l'importation de véhicules de moins de trois ans est une décision majeure, quelles en seront les répercussions sur le marché du neuf en Algérie? J'applaudis cette décision politique qui ne peut qu'être salutaire pour le marché automobile dans notre pays, car jusque-là, toute une marge de marché nous échappait du fait de l'importation des véhicules de moins de trois ans ; parts que nous pourrons alors récupérer. Cela se traduira pour nous par la vente d'un nombre plus important de voitures, ce qui veut dire recruter plus de personnels et donc créer plus de postes d'emploi. Pour être plus direct, je dis que les trente mille ou quarante mille véhicules qui proviennent chaque année de l'étranger, profitent en matière d'emploi à tout un réseau situé hors de nos frontières, c'est-à-dire quelque cinq mille à six mille poste d'emploi dont ne profitent finalement pas nos concitoyens. Pourquoi alors maintenir un business qui ne bénéficie pas aux Algériens? L'avantage induit par cette loi est qu'elle permettra d'offrir plus d'emplois à nos compatriotes puisque plus on va vendre et plus on recrutera des mécaniciens, de vendeurs... Au même moment, la saignée en devises se tarira et une appréciable masse d'argent ira au Trésor public grâce à la TVA, taxes et autres droits de douanes qui iront renflouer les caisses de ce dernier. Le tout couronné donc par cette richesse inestimable qu'est la création de l'emploi. Sans oublier que la suppression de l'importation des véhicules de moins de trois ans contribuera à la composition d'un parc automobile neuf, donc plus sûr. Je ne peux qu'être pour une telle initiative!
