Le ministère de la Défense nationale a indiqué, hier, que des unités des forces navales algériennes et de la marine de guerre américaine exécuteront, à partir d'aujourd'hui, un exercice conjoint, au large d'Alger. Cet exercice est le quatrième depuis le début des relations de coopération militaire entre Alger et Washington, mais le premier après la visite effectuée par le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika au siège du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) le 20 décembre dernier. Les cadres du MDN ont précisé, hier, que la présence de la marine de guerre américaine s'inscrit dans le cadre de «la poursuite du développement des relations de coopération militaire» entre les deux pays. La marine algérienne, dont les équipements sont à prédominance russe, notamment les bâtiments de guerre, a engagé depuis quelques années une ouverture sur d'autres types de coopération à l'instar de l'US Navy. Outre des Français ce sont les marins américains qui coopèrent plus avec l'Algérie. Des programmes navals conjoints pour le perfectionnement des cadres de la marine algérienne ont été initiés. Sont prévus dans ces programmes des envois en formation des membres d'unités marines dans les académies de la marine américaine. Sur le plan des exercices, des opérations de sauvetage en haute mer ont été menées conjointement entre les deux marines de guerre avec la participation de la fameuse VIe Flotte américaine. La coopération entre les deux pays s'est traduite également par des exercices dans la lutte anti-sous-marine effectués avec l'amiral Abot. Il est, cependant, clair que le déplacement des militaires américains de la mer vers Alger dans les circonstances actuelles revêt une portée autrement plus importante depuis le tête-à-tête Bouteflika-Lord Robertson. L'on se souvient que le secrétaire général de l'Alliance atlantique a laissé entendre, en recevant le Président de la République, que l'OTAN envisage d'accorder une plus grande importance au dialogue méditerranéen. Car cette autre rive de la Méditerranée est devenue tout d'un coup aussi bien primordiale qu'indispensable depuis les attaques du 11 septembre contre les Etats-Unis. A l'adresse du SG de l'Alliance, Abdelaziz Bouteflika a qualifié l'adhésion de l'Algérie à «l'initiative méditerranéenne» d'une «option stratégique qui découle de la conviction que seules la concertation et la coopération peuvent favoriser le rapprochement des Etats et garantir la paix et la stabilité régionales.» Le chef de l'Etat s'est dit convaincu de la disponibilité de coopération de l'OTAN en faveur de l'Algérie. Un dialogue entre Alger et l'Alliance a été en effet amorcé en mars 2000 dans le cadre de l'Initiative méditerranéenne qui concerne aussi le Maroc, Israël, la Tunisie, l'Egypte, la Jordanie et la Mauritanie. Par ailleurs, cette coopération vise aussi la modernisation de l'armée en général. Bouteflika a déclaré: «Pour la première fois (...) je vais proposer une mise à jour de notre armée.»