Quelque 4,8 millions de déplacements par jour sont enregistrés dans la capitale dont 20% uniquement durant les heures de pointe. En attendant le métro et le tramway, le calvaire de la circulation perdure au niveau de la capitale. On ne parlera jamais assez des déboires que subissent les citoyens, les automobilistes algérois ou le transporteur en commun, pour joindre les destinations en temps raisonnable. De nombreux «bouchons» routiers, notamment durant les heures de pointe, moments qui ne sont d'ailleurs guère différents des autres, il faut le dire, bloquent la circulation qui devient, chacun le sait et l'a constaté, infernale surtout lorsqu'il pleut. Les intempéries ont mis leur «grain de sel» pour aggraver la situation. Ainsi, le bureau de la prévention routière d'Alger a signalé à L'Expression, qu'au niveau de l'avenue Hassiba Ben Bouali à Alger, «la mer, aidée par le vent, charrie les eaux usées vers le rivage.» créant un engorgement sensible de la circulation. Dans le quartier Saïd Hamdine d'Alger, c'est l'indiscipline avérée des automobilistes, a-t-on ajouté, qui crée un engorgement «monstre» qui perturbe la fluidité de cette voie à grande circulation appelée à tort «autoroute». Au lieu de suivre une seule file pour tourner vers le lotissement Zoubir, les automobilistes s'agglutinent en plusieurs files, 3 rangs souvent, bloquant ainsi la circulation. Cette situation se répercute négativement sur d'autres carrefours comme celui de Chevalley, où les nécessaires travaux n'arrangent en rien la situation. Avec quelque 4,8 millions de déplacements/jour enregistrés dans la capitale, dont 20% uniquement durant les heures de pointe, des retards considérables pour se rendre à l'usine, à l'hôpital, au bureau...sont enregistrés. Le cumul des pertes économiques subies est incommensurable. Retards, stress, énervements...tous ces aléas se répercutent négativement sur la qualité et la quantité du travail fourni. L'immatriculation de plus d'un million de véhicules (1.280.000) à Alger depuis l'an 2000, avec une augmentation de 6% durant le premier semestre 2008, nous renseigne sur les difficultés de circuler à Alger. Ouzane Djamel, directeur des transports de la wilaya d'Alger, avait affirmé il y a peu, que 80% du parc automobile a moins de dix ans, constitué à 83% de véhicules de petite capacité, catégorie qui roule le plus en ville. Concernant cette situation, le premier responsable des transports, Amar Tou, avait annoncé début décembre, la création d'un «centre de régulation» pour freiner un tant soit peu la multiplication des points noirs et des goulots d'étranglement. Le projet, résultat d'une enquête diligentée par un bureau d'études canadien, est actuellement dans la phase de présélection des entreprises réalisatrices. Une fois opérationnel, ce centre rendra possible le suivi en temps réel de la circulation d'une manière permanente et partant, orientera les automobilistes en conséquence. Le ministre a également insisté sur l'usage de tous les moyens de transport, de la petite voiture jusqu'au bus, le tramway et le métro, le téléphérique...Ce nouveau plan de circulation très attendu, avec le redéploiement de l'Entreprise de transport urbain algérois, l'Etusa, l'extension et l'électrification de la voie ferrée, la réhabilitation des lignes de téléphériques et la réalisation de sept parkings «géants», le problème de la circulation sera résolu, sinon amoindri. Il est cependant regrettable de constater que sur une centaine de carrefours existants, cinq seulement sont pourvus de feux tricolores. A cela il faut ajouter un déficit important de parcs de stationnement hors des axes de circulation. La création d'espaces de stationnement et des pôles d'échange aura, en effet, un grand impact sur la décongestion d'Alger. Les capacités de la capitale sont de 162.000 véhicules/jour (v/j), alors que 305.000 v/j sont enregistrés, soit un surplus, plutôt important, de 143.000 unités. D'autre part, des responsables ont récemment fait état, à la presse, de l'existence de 200 carrefours jugés critiques et la nécessité d'adaptation de la circulation autour des axes des nouveaux modes de transport par tramway et métro. Tout cet arsenal de mesures sera appliqué en même temps que la mise en service du tramway et du métro sans oublier les bus. L'idée, qui date des années 70, de construire une capitale économique à Aïn Oussera (w. de Djelfa) pour décongestionner Alger est reprise avec bonheur. Ainsi, l'option des Hauts-Plateaux et la création des nouvelles villes de Sidi Abdallah (Alger), Boughezoul (Médéa) Bouinan (Blida) permet un bon espoir. Elle permettra très certainement de désengorger la capitale en diversifiant les centres d'intérêt socioéconomiques dont les activités étouffent «Alger la Blanche».