Les représentants de la presse ont pu voir et établir leur propre constat. Il a fait froid ce lundi à Tikjda. Vent et neige étaient au rendez-vous fixé par le Comité olympique algérien aux représentants de la presse à qui il voulait faire visiter le Centre olympique du Djurdjura spécialisé dans la préparation de l'élite sportive nationale en altitude. Les journalistes étaient nombreux en dépit du fait que la météo annonçait un temps pas tellement favorable ce jour-là. Ils sont venus en nombre pour voir sur le terrain ce qu'il ressort de toute cette histoire de Centre inauguré en grande pompe en juillet dernier et fermé, sur décision du MJS, à la fin du mois de février. Ils sont venus aussi pour voir si le Centre a les capacités et les commodités pour accueillir les athlètes. Le premier constat a été indiqué par une série de photos présentées par le Comité olympique algérien qui avait délégué, pour la circonstance, son président, Mustapha Berraf, entouré de quelques-uns des membres du Comité exécutif et qui avait à ses côtés le président du Comité international des Jeux méditerranéens, M.Amar Addadi. Les photos en question montraient dans quel état l'aile E du Centre, qui appartenait au Cnlst, un organisme sous tutelle du ministère de la Jeunesse et des Sports, avait été récupérée par le COA. Une aile a été incendiée par les terroristes. On apprendra que cette aile était dans un tel état d'abandon que des responsables du Cnlst étaient venus voir M.Berraf pour que le COA la prenne en charge et la réhabilite. Le Cnlst s'engageait alors à l'affecter au Comité olympique pour qu'il la mette à la disposition des athlètes de l'élite. Après en avoir référé à son Comité exécutif, M.Berraf a présenté le projet à l'assemblée générale du COA qui lui a donné son feu vert pour entamer les travaux de réhabilitation. L'engagement d'affectation de l'aile E au COA s'est concrétisé par la signature d'une convention avec le Cnlst en date du 17 avril 2004. La chaudière enfin fonctionnelle Le Cnlst dispose de deux ailes de trois bâtiments chacun, le E et le F. La première, comme on l'a vu, a été affectée au COA. Selon le responsable de l'instance olympique, c'est cette aile E qui avait subi les plus grands dommages. L'autre, la F, avait été récupérée par le Cnlst, après la décennie noire, dans un état presque sans dégâts, ni saccages. Pourtant, en arrivant sur le site, on s'aperçoit que celle qui avait été incendiée, donc celle dont a bénéficié le COA, est opérationnelle et peut recevoir des athlètes alors que l'autre est en plein chantier, en tout cas loin d'être prête pour rendre service au mouvement sportif national. Ajoutons que quelques kilomètres plus haut, le COA a aménagé un parcours de santé de 3,5 km au flanc d'une colline et un peu plus loin le bijou du centre olympique du Djurdjura, à savoir un stade de football en gazon naturel avec une piste d'athlétisme en gomme synthétique aux normes internationales. «L'histoire retiendra qu'avec nos moyens, nous avons mis à la disposition du sport algérien et de tous ses athlètes un Centre et une aire d'entraînement situés à plus de 1700 mètres d'altitude», dira M.Berraf lors d'un point de presse organisé à la fin de la visite guidée. Une visite guidée qui avait surtout pour but d'amener les journalistes à vérifier si le Centre n'était vraiment pas préparé à recevoir des athlètes. Notamment sur cette histoire de chauffage dont on n'a pas fini de parler depuis que le Centre a été fermé, fin février, par le ministre de la Jeunesse et des Sports. Une chaudière, appartenant au Cnlst, existait sur le site et elle servait pour les deux ailes du centre, la E et la F. Selon le responsable du COA, pour on ne sait quelle raison, le Cnlst avait, il y a près d'un an, procédé à l'enlèvement de cette chaudière pour la remplacer par une autre. Mais l'affaire a traîné et le COA, toujours selon M.Berraf, qui a montré le courrier, a saisi le ministre en temps voulu pour lui indiquer que ce problème de chauffage risquait d'avoir des répercussions une fois le froid revenu sur la région. Mais le problème est resté en l'état. Il fallait, cependant, que l'équipe nationale d'athlétisme entame sa préparation de la saison et une fois de plus c'est le COA qui est intervenu en dotant les chambres où logeaient les athlètes, de radiateurs à bain d'huile et de cumulus pour l'eau chaude. Depuis que le ministre a ordonné la fermeture du Centre, les travaux pour la mise en fonction de la nouvelle chaudière ont été entamés. Cette chaudière a été mise en marche ce lundi, c'est-à-dire le jour de notre visite et nous avons pu constater que tous les radiateurs des trois bâtiments de l'aile E fonctionnaient. Chose plus étrange, aucune fuite d'eau n'a été constatée alors qu'un rapport d'expertise faisait ressortir des malfaçons au niveau de certaines jointures. En outre, on a parlé de colonnes montantes en acier galvanisé. Les journalistes ont pu circuler librement dans toute l'aile E et ont pu constater que cette histoire d'acier galvanisé relevait de la blague. Tous les tuyaux étaient en cuivre. De même qu'on a évoqué un problème de surtension lorsque les trois saunas étaient en marche. Les trois ont été mis en action et on n'a constaté aucune surtension. Du moins le disjoncteur n'a pas procédé à l'arrêt automatique de l'alimentation en électricité. D'ailleurs, on a été amené à voir l'armoire électrique contenant tous les compteurs et appareils de contrôle et on n'a pas eu l'impression que celle-ci était défectueuse ou présentait des anomalies. Des aides de partout En somme, même si ce n'est pas un hôtel 5 étoiles, les commodités qui y existent suffisent pour accueillir dans des conditions acceptables des résidents. C'est le constat que nous avons pu établir à l'issue de cette visite. Lors de son point de presse, M.Berraf a souligné que le «COA a organisé cette visite pour la presse non pas pour soulever des amalgames mais pour rétablir la vérité et je pense que votre visite vous a permis de voir que le centre est fonctionnel». Et d'ajouter que «le COA est fier de ce centre. Il a été réhabilité grâce à l'effort de dizaines de personnes et aux travailleurs de la région. Nous voulions doter le mouvement sportif national d'un outil de travail dont il sera fier. Nous avons pour cela fait confiance au savoir-faire des artisans de la région qui ont fait un travail remarquable. Je tiens ici à remercier le ministère de l'Intérieur pour l'aide et l'assistance qu'il nous a procurées. A travers lui, mes remerciements vont, également, aux deux walis, celui de Bouira et celui de Tizi Ouzou, le premier surtout que l'on a constamment sollicité et qui a toujours été présent. Je n'oublierai pas le ministère de l'Agriculture et la direction des forêts qui ont toujours été à nos côtés. Et puis comment puis-je oublier nos amis et nos sponsors, ceux qui nous ont aidés par des dons, ceux qui nous ont fait des prix et ceux, bien sûr, qui nous ont aidés financièrement. J'ajouterai que M.le chef du gouvernement nous a aidés par une enveloppe de 20 millions de dinars que l'on a ajoutée à la participation financière du CIO et de l'Iaaf pour la réalisation du stade d'Assouil. Quant à la Sonatrach, elle nous a fait un don de deux grandes cabines sahariennes, qui seront installées à côté du stade. L'une servira de vestiaires pour les athlètes et l'autre comme salle de musculation. Quant à l'investissement consacré à la réhabilitation de l'aile E du centre et à son équipement, il s'élève à près de 24 millions de dinars». Interrogé sur le fait que l'Algérie manque de tels centres en altitude, M.Berraf dira: «De Tikjda, je lance un appel aux pouvoirs publics pour qu'ils procèdent à la réhabilitation du centre de Séraïdi». Le président du COA fera, également, part de sa préoccupation de voir le mouvement sportif algérien être attaqué par «certains cercles composés de gens désignés». Les responsables de ce mouvement sont tous des élus qui ont eu le mérite de passer par les urnes pour être consacrés. Que ceux qui n'attendent qu'à être désignés se taisent et sachent respecter ces élus», soulignera-t-il ajoutant que «c'est grâce à ce mouvement, dont le COA est l'autorité morale, que ce centre est opérationnel et qu'il va dans le sens du plan de relance de la vie économique et sociale initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika». «En tout cas, le COA accompagnera les pouvoirs publics dans toutes les actions salutaires allant dans le sens d'une aide à la jeunesse». Enfin, questionné sur ce qu'il pensait de l'action qui a amené le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, à fermer le centre, M.Berraf aura cette réponse: «M.le ministre est un ami de longue date. Je le connais fort bien. Je ne crois pas qu'il s'abaisserait à parler de tuyauterie si on ne l'y a pas poussé. A mon avis, il est très mal conseillé sur la question».