Une tournée effectuée mercredi dernier à Réghaïa a permis de lever le voile sur une réalité désastreuse. Derrière son tendre visage d'adolescente, la jeune Saïda âgée de 16 ans, est de nature rebelle ne connaissant ni foi ni loi. Et comme conséquence directe de sa manière de n'en faire qu'à sa tête, cette fillette issue du lieudit Drâa Guendoul, venait de se jeter dans un profond abîme aux issues incertaines. Malgré son âge précoce, la jeune Saïda n'est plus vierge! Elle a donc perdu la chose la plus chère en elle et, fait bizarre s'il en est, elle ne s'est rendue compte de la gravité de sa conduite aux conséquences déplorables, que lors de son maintien en garde à vue à l'intérieur de la brigade de la gendarmerie de Rouiba. En ce mercredi 8 mars 2006, la pauvre Saïda est en effet interpellée dans le cadre du traitement d'une affaire de moeurs, aux tournures gravissimes et qui sonne comme un véritable scandale pour sa famille. D'ailleurs, le cordon ombilical qui lie Saïda aux autres membres de sa famille est désormais coupé, et la jeune adolescente semble rompre définitivement avec le domicile familial. De son propre avis, Saïda ayant mis fin volontiers à sa scolarité dès la 8eme année fondamentale, persiste et signe sur le fait de s'éloigner de ses frères et soeurs, car c'est bien ce qu'elle voulait, depuis bien longtemps. La démarche qu'elle a entreprise pour parvenir à cet objectif a été minutieusement planifiée avec la complicité de son petit ami Bilal, 25 ans, sauf qu'il y a eu recours à la pratique délictuelle. En effet, le 25 janvier dernier, Saïda s'est enfuie du domicile familial en subtilisant la somme de 40 millions de centimes. Elle crut tout bonnement qu'en agissant de la sorte, elle venait de marquer un nouveau départ dans sa vie, et d'une pierre deux coups, mettre un terme au cauchemar qu'elle prétend avoir subi au sein de sa famille. Saïda a disparu pendant plusieurs jours. Sa famille s'inquiète et dépose plainte au niveau de la brigade de la gendarmerie de Rouiba. Mais où était donc passée cette adolescente qui avait osé voler sa propre famille? Depuis le dépôt de ladite plainte remontant au mois de janvier dernier et jusqu'à la semaine passée, la jeune Saïda a «séjourné» à l'intérieur d'une baraque que son petit ami Bilal a mis sur pieds dans un endroit isolé du côté de Fort-De-L'eau. Elle devait être surprise en pleine «lune de miel» par les gendarmes qui l'ont découverte dans cet endroit suspect. S'agissant de son petit ami Bilal, celui-ci est un repris de justice notoire connu des services de la gendarmerie de Rouiba. Ils ont été donc tous les deux arrêtés, sauf que de par son âge adulte, c'est au jeune Bilal de répondre devant la justice pour détournement et séquestration de mineur. «La fillette n'est qu'une victime» souligne à cet effet le commandant de la compagnie de Rouiba. En fait, l'expérience qu'a vécue intimement la jeune Saïda avec son petit ami Billal ne relève, aux yeux des gendarmes et même de sa famille, que de la prostitution pure et simple. Mais combien sont-elles les mineures d'aujourd'hui à s'enliser inexorablement dans le fléau de la prostitution que l'on désigne aussi comme étant le plus vieux métier du monde? Un petit tour effectué mercredi dernier en compagnie des gendarmes de Rouiba sur les lieux de la plage El-Kadous, a permis de lever le voile sur une réalité désastreuse. Dans cet endroit où le phénomène de la prostitution fait florès, beaucoup de jeunes adolescentes âgées entre 15 à 17 ans ont été interpellées par les brigadiers alors qu'elles étaient sur le point...de commettre l'irréparable. Elles ne sont pas forcément démunies en termes de conditions de vie sociale. Certaines d'entre elles sont des lycéennes, d'autres sont des stagiaires au sein de différents centres Cfpa, d'autres encore ne font rien de leur quotidien, mais elles paraissaient toutes appartenir à une sphère aisée de la société. Elles viennent des quatre coins de la wilaya d'Alger, tels que Kouba, Alger-Centre et Bab-Ezzouar, pour regagner la plage d'El-Kadous et s'enfoncer dans l'erreur! Une fois interpellées-ces adolescentes au nombre d'une dizaine environ- le commandant de la compagnie de Rouiba, interloqué, a eu réellement beaucoup de mal pour savoir comment procéder avec elles. Certes toutes ces adolescentes n'étaient pas surprises en flagrant délit, sauf que leur présence ici à El-Kadous témoignait de leur volonté d'en commettre un, celui de ruiner leur propre destinée. «C'est un véritable dilemme» souligne ce responsable de la gendarmerie. Et d'ajouter: «Dois-je agir en homme de loi et causer à ses fillettes une véritable déchéance familiale en informant leurs parents ou leurs proches, ou bien mon rôle ici, se limite-t-il uniquement à celui d'un assistant social afin de faire savoir à ces adolescentes qu'il n'est pas du tout de leur intérêt de s'aventurer dans des endroits pareils.». Faut-il dire aussi, qu'à la vue des gendarmes, toutes ces jouvencelles interpellées tremblaient de crainte que leur entourage immédiat soit mis au courant de leur mésaventure. Elles frémissaient de façon visible, comme si elles venaient de passer la nuit à l'intérieur d'une chambre frigorifique. Elles imploraient le commandant de la gendarmerie de les laisser partir en jurant de ne plus jamais s'enfoncer dans de telles calamités. Ce faisant, certaines d'entres elles sanglotaient et pleuraient de toutes les larmes de leur corps au point où le commandant eût pitié d'elles. L'on apprendra par ailleurs, qu'en cet après-midi de mercredi dernier ce n'est pas uniquement la plage d'El-Kadous qui a été passée au peigne fin par les gendarmes, c'est en revanche tout le territoire algérois relevant de la compétence de la Gendarmerie nationale qui a été inspecté, à la suite d'une descente décidée par le commandement de la gendarmerie de la capitale. Pas moins de 790 personnes ont été interpellées dans plusieurs circonscriptions telles Chéraga, Bir Mourad Rais, Birtouta, et Rouiba pour ne citer que celles-ci. A l'issue des examens de situations, 79 individus parmi ceux interpellés, ont été aussitôt arrêtés pour consommation de drogue, port d'armes prohibées, contrebande et immigration clandestine. Ces chiffres démontrent une fois de plus que quoiqu'il en soit des résultats des descentes effectuées précédemment par la gendarmerie, les éléments de cette corporation auront toujours à en découdre avec les délinquants de tout bord, qui pullulent, ici et là, en particulier dans la banlieue d'Alger. Notons enfin que lors de leurs sorties de mercredi dernier, les gendarmes ont aussi saisi beaucoup d'armes blanches, de même que des stupéfiants.