Il y a quelques années de cela, le dynamique Nasser Eddine Bouden, était procureur de la République près le tribunal de Blida et brillait de mille feux par son efficace action quotidienne en direction des justiciables. En premier lieu, les services de sécurité tous corps confondus, s'adonnaient à leurs tâches sans rechigner, comprenant qu'après tout le sacro-saint principe que le procureur de la République était le chef de la police judiciaire et que cette dernière se devait de respecter la loi, donc, respecter le «chef» qui surveillait comme le lait sur le feu, les activités de tous les jours. Imaginez-vous qu'à l'annonce d'un crime, Bouden se précipitait sur les lieux du drame, donnant l'exemple aux officiers et agents de la police judiciaire, concernés par ce meurtre. Il fallait voir ce brave magistrat «debout» dans le sens propre et figuré du terme, recevoir les citoyens, les écouter, les orienter et même les rassurer parfois. Il rendait visite au guichet unique plusieurs fois par jour! Un jour, il traversait le couloir menant au bureau du secrétariat du parquet, quand tout à coup, il tomba sur un électricien en train de vérifier les raccordements intérieurs des fils. Il leva la tête et vit le bonhomme qui travaillait sans aide aucune. «Alors, mon vieux, on bosse tout seul sans la présence et l'aide d'un collègue qui, au moins, soutiendrait l'escabeau?» Puis, joignant le geste à la parole, Bouden, le procureur, prit à bras-le-corps la petite échelle par le bas donnant plus d'assise et d'équilibre au travailleur, ravi de cet inattendu coup de mains. Rencontré récemment à Aïn Defla au siège du parquet général où il a été nommé l'été dernier, il rigola un bon coup lorsque nous lui avons raconté cette «perle». Chapeau et bonne chance, Si Nasser-Eddine!