Le nouveau chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi, désigné samedi par le président Kaïs Saïed, a entamé, hier, les concertations en vue de former un nouveau gouvernement, dont la mission principale consiste à redresser la situation socio-économique du pays en difficulté, relèvent nombre d'observateurs et analystes politiques. M. Mechichi dispose, selon les termes de la Constitution en vigueur, d'un délai de 30 jours pour remettre la liste du gouvernement au président de la République lequel doit à son tour soumettre l'équipe proposée à l'Assemblée des représentants du peuple pour un vote de confiance. «Je vous charge de former le nouveau gouvernement dans un délai n'excédant pas un mois à compter de demain dimanche 26 juillet 2020», s'est adressé Kaïs Saïed au nouveau chef du gouvernement, lors de la remise de la mission. La Constitution tunisienne autorise le chef de l'Etat à procéder dans le cas où la nouvelle équipe ne parviendrait pas à obtenir la confiance du Parlement à la dissolution de l'Assemblée et l'organisation de législatives anticipées. Hichem Mechechi, dont le nom ne figure pas parmi les candidats proposés par les formations politiques et les groupes parlementaires, a désormais toute la latitude et la liberté de choisir son équipe parmi les formations politiques et les compétences dont dispose la Tunisie. Selon les observateurs de la scène politique tunisienne, le désormais ex-ministre de l'Intérieur s'est d'ores et déjà engagé à tout mettre en oeuvre pour former un gouvernement répondant aux «attentes des Tunisiens». «Je m'engage à tout mettre en oeuvre pour former un gouvernement répondant aux attentes des Tunisiens et à leurs aspirations légitimes», a indiqué M. Mechechi en recevant la lettre de mission des mains de Saïed. Selon des observateurs, les propos du nouveau chef du gouvernement ne trompent pas et affirment que la nouvelle équipe du gouvernement sera cosmopolite et incarnera sans doute l'unité nationale. Le choix d'un gouvernement cosmopolite loin des tendances politiques est, par ailleurs, la seule option capable de permettre au prochain gouvernement de s'atteler au redressement de la situation socio-économique peu reluisante, caractérisée notamment par la dégradation du pouvoir d'achat, l'augmentation du taux du chômage, la pauvreté, soutient-ils. Né en janvier 1974, Hichem Mechichi est titulaire d'une maîtrise en droit de la Faculté de droit et des sciences politiques de Tunis, d'un Certificat de fin de cycle de l'Ecole nationale d'administration (ENA) de Tunis et d'un Master en administration publique de l'Ecole nationale d'administration de Strasbourg. Avant sa désignation à la tête du gouvernement, Mechichi a occupé le poste de conseiller principal auprès du président de la République, en charge des affaires juridiques et auparavant le poste de chef de cabinet dans les ministères du Transport, de la Santé et des Affaires sociales. Hichem Mechichi a été également directeur général de l'Agence nationale du contrôle sanitaire et environnemental des produits. Il succède à Elyes Fakhfakh qui, fragilisé par une affaire de conflit d'intérêt, a démissionné sous la pression du parti Ennahdha, qui avait déposé une motion de défiance contre lui. Le nouveau Premier ministre a la difficile tâche de rassembler une majorité au sein d'un Parlement profondément fragmenté, devenu théâtre de tiraillements entre les formations soutenant le président de l'assemblée, Rached Ghannouchi et celles qui réclament son départ. Le sort de ce dernier sera connu le 30 du mois en cours. Elue en octobre, l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) est composée d'une myriade de partis. Aucune formation ne dispose d'une majorité absolue.