Il est connu de tous que le recours à la répression n'engendre que la révolte et que la prévention est souvent le meilleur remède à tous les maux. A regarder les statistiques de la gendarmerie pour le compte du mois de février écoulé, l'on s'aperçoit aisément que le virus de la criminalité se propage, hélas, dans notre société, à une vitesse-éclair. Encore une fois, et à l'instar de l'état des lieux de la criminalité pour le mois de janvier, la Gendarmerie nationale a fait ressortir dans un bilan des affaires traitées durant le mois écoulé, une montée indéniable de ce fléau, en termes, notamment de crimes et délits enregistrés. Autrement dit, la criminalité, sous toutes ses formes, s'est encore amplifiée au cours de ce mois de février et ce phénomène est en passe de s'ériger en véritable psychose sur la place publique. Une atteinte non seulement physique à l'intégrité de paisibles citoyens, compte tenu de la multiplication des agressions (1115 enregistrées au mois de février), mais également morale, puisque nos concitoyens sont aussi bafoués dans leur honneur comme dans leur intimité. En ce sens, les chiffres rendus publics par la Gendarmerie nationale parlent d'eux mêmes: 148 menaces (de quel genre?), 64 cas de violation de domicile, 58 outrages, 38 attentats à la pudeur et une vingtaine de viols. Ces chiffres témoignent, à plus d'un titre, du degré atteint par la délinquance qui va crescendo dans une Algérie déjà martyrisée par une décennie de terrorisme cruel. A ces mêmes chiffres, il faudra aussi ajouter les vols en tout genre qui ont également connu une élévation inquiétante de l'ordre de +84,7% par rapport au mois de février 2005. Au-delà de tous ces actes délictuels condamnables assurément par les lois en vigueur, une réflexion -et pourquoi pas un débat général- s'impose sur les conditions, notamment socio-économiques de cette frange de la société qui verse dans la criminalité, causant ainsi un cauchemar au quotidien à leur entourage immédiat. Il est connu de tous, que le recours à la répression n'engendre que la révolte et que la prévention est souvent le meilleur remède à tous les maux. De là, il y a lieu de dire que s'il existe réellement une volonté politique visant à en finir avec le fléau de la criminalité, il semblerait que certains paramètres méritent d'être traités avec plus de rigueur et (re)considérés avec plus de sérieux. Sachant que les adeptes de la criminalité sont pour la plupart des repris de justice ayant plusieurs fois « séjourné» en prison, souvent pour le même délit, ne serait-ce pas là un échec évident de la stratégie de réinsertion sociale des détenus, annoncée en grande pompe par les pouvoirs publics? Inévitablement, l'équation de la réinsertion sociale est en effet à revoir de fond en comble, en prenant en considération l'avis des spécialistes en la matière, si l'on veut aboutir à un résultat efficace. Ensuite, lutter contre la criminalité, suppose que les pouvoirs publics doivent agir de façon à réunir les conditions socio-économiques au profit de tous les citoyens, sans nulle exclusion et sans marginalisation aucune. Or, ce que l'on constate, hélas, dans l'Algérie d'aujourd'hui, c'est que les inégalités dans la répartition des richesses du pays sont bel et bien une réalité et que celle-ci crève les yeux! En termes de conditions socio-économiques à faire valoir, pourquoi ne pas offrir un emploi durable à ces milliers de jeunes qui n'attendent que ça pour prendre leur existence au sérieux. Il est question aussi de parer à la crise de logement qui continue de sévir, afin de permettre à ces mêmes jeunes l'espoir de fonder un jour leur foyer et vivre ainsi sereinement. De plus on ne peut parler de lutte contre la criminalité, en particulier la délinquance, sans inclure le fait d'être en permanence à l'écoute de nos adolescents, car c'est à partir de cet âge que souvent se décide le sort des individus. Il est également utile de sensibiliser les parents, de même que ce genre d'intervention est aussi souhaitable dans les milieux scolaires. Pour revenir aux statistiques sur l'état des lieux de la criminalité recensées par la Gendarmerie nationale pour le compte du mois de février dernier, il en ressort une hausse des crimes et délits de droit commun de l'ordre de +86% par rapport au mois de l'année écoulée. On note également une hausse de +6,1% en termes d'affaires constatées relevant de la criminalité organisée. S'agissant de l'immigration clandestine, rappelons que durant le mois de février écoulé, ce sont quelque 548 ressortissants étrangers qui ont été interpellés par les gendarmes pour séjour irrégulier en Algérie.