Les imams sont interdits de faire de la politique. «Les mosquées ont un rôle important à jouer dans la réinsertion sociale des repentis et la sensibilisation des citoyens sur l'importance de la paix et la réconciliation», c'est ce qu'a déclaré hier, l'invité de l'émission «Tahaoulat» de la Chaîne I, le directeur de l'orientation religieuse au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. Le Dr Mohamed Aïssa, a, cependant, tenu à préciser que le ministère n'acceptera guère que l'imam se transforme en homme politique. Ces derniers ont été informés, a-t-il fait savoir, du contenu de la charte pour la paix et la réconciliation nationale qu'il pourront transmettre aux gens qui fréquentent les lieux de prière. «Les imams ont donc un rôle très important dans ce sens, surtout lorsqu'on sait qu'ils sont environ 15 millions d'Algériens qui fréquentent chaque vendredi les 15.000 mosquées existantes». Interrogé sur la Grande Mosquée d'Alger, M.Aïssa dira qu'elle sera la troisième au monde après celle des Lieux Saints de l´islam (Arabie Saoudite), et peut accueillir jusqu´à 120.000 fidèles (40.000 dans la salle de prière et 80.000 sur l´esplanade de dépendance). Elle permettra la création de 2800 postes d'emploi. La mosquée, faut-il le souligner, disposera du "plus grand minaret du monde" (300 mètres de hauteur) et sera composée de dix étages. Elle comprendra plusieurs structures culturelles et religieuses. Ce complexe disposera également, selon l'invité de l'émission «Tahaoulat», d´une école coranique, d´un institut supérieur des sciences coraniques destiné aux étudiants en post-graduation, d´amphithéâtres, d´espaces scientifiques, d´un hôtel de 300 chambres, d´un centre commercial, de restaurants, d´espaces verts et d´un parc de loisirs. La Grande Mosquée d´Alger sera construite sur la baie d´Alger, plus précisément dans la commune de Mohammadia, sur un site choisi parmi une dizaine d´autres pour son emplacement face à la mer. Les travaux débuteront au plus tard en 2007 et s´achèveront en 2009. En outre, l´ordonnance définissant les conditions et règles de pratique des rites religieux pour les non-musulmans, adoptée récemment par les deux chambres du Parlement, a été également évoquée. Celle-ci consacre, selon Abdellah Tamine, chargé de la communication au ministère des Affaires religieuses, à travers ses 17 articles, la tolérance et la coexistence entre les différentes confessions et prévoit la protection et le soutien de l´Etat à l´activité religieuse autre que musulmane, dans le cadre du respect des droits et des libertés des autres. Le texte interdit, en fait, l´exercice de cultes autres que musulman en dehors des édifices prévus à cet effet et subordonne l´affectation des édifices pour l´exercice du culte à l´obtention d´une autorisation préalable accordée par les autorités publiques concernées. La loi prévoit des peines contre toute agression ou atteinte aux droits d´autrui en criminalisant plusieurs actes liés à la pratique des confessions religieuses comme le détournement des lieux de culte de leur vocation première ou l´incitation des musulmans à changer de religion en contrepartie de moyens financiers ou autres. Cette loi est venue, a tenu à préciser M.Tamine, mettre un terme au phénomène de la conversion anarchique au christianisme.