Le crime organisé au Sahel continue d'évoluer principalement autour du haschisch marocain, a révélé le rapport du Groupe d'experts de l'ONU sur le Mali, qui pointe du doigt «le manque de coopération» du Maroc en matière de lutte contre le trafic de drogues, tout en soulignant l'impératif d'intégrer les fournisseurs de stupéfiants sur la liste des personnes visées par les sanctions onusiennes. Le rapport final signé par le coordonnateur du Groupe d'experts sur le Mali, Albert Barume, relève que «l'implication de groupes armés dans la criminalité organisée continue d'évoluer principalement autour du convoyage de haschisch marocain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers au Mali».Dans ce rapport adressé au président du Conseil de sécurité, le coordonnateur précise que «le Maroc n'a pas fourni au Groupe d'experts ou aux parties prenantes dans la région du Sahel des informations qui auraient pu permettre d'identifier les individus et les entités qui approvisionnent en haschisch dans la région». Selon le document, «le flux de stupéfiants le plus régulier et le plus stable à travers le Mali reste celui de la résine de cannabis, ou haschisch, en provenance du Maroc, qui transite par la Mauritanie et le Mali, puis par le Niger jusqu'en Libye».Mais il est question également, d'après le rapport, «de transport de cocaïne par les convois acheminant du haschisch, étant donné que les routes d'approvisionnement de ces deux stupéfiants convergent au Mali et prennent la même direction». Le Groupe d'experts évoque, à ce titre, la saisie de 12 tonnes de haschisch se trouvant dans un camion, dans la zone d'Al-Guergerat. La cargaison, constituée d'élements en plastique sous lesquels était cachée la drogue, était destinée à une société appelée Sanfo Commerce et Service (SCS) à Bamako.