Le mois de septembre ne s'annonce pas de tout repos. En plus de prévoir des rentrées scolaire et universitaire rythmées par le Covid-19, plusieurs dossiers des plus chauds tiendront le haut du pavé. Parmi eux, figure l'entrée en vigueur de la zone de libre-échange qui doit s'effectuer aujourd'hui. Aura-t-elle lieu? La question brûle certaines lèvres. Pourquoi? L'Algérie ne semble pas du tout aller vers cette nouvelle échéance, sans avoir à renégocier l'Accord d'association qui la lie à l'Union européenne signé en 2002 et entré en vigueur le 1er septembre 2005. Un accord qui montre que les échanges commerciaux entre les deux partenaires penchent nettement en faveur de l'UE. Le déséquilibre est abyssal. Entre 2005 et 2015 les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE n'ont pas atteint 14 milliards de dollars tandis qu'elle a importé, du continent européen, pour 220 milliards de dollars. «Sur 10 années, le cumul des exportations algériennes hors hydrocarbures (HH) vers l'UE n'a même pas atteint les 14 milliards de dollars alors que le cumul des importations s'est chiffré à 220 milliards de dollars avec une moyenne annuelle de 22 milliards de dollars», indiquent des statistiques de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex). Un marché de dupes? Peut-être pas. Mais il a, par contre le mérite de faire la démonstration que les produits algériens, hormis les hydrocarbures ou leurs dérivés, ont du mal à faire leur trou sur le continent européen. Le bilan de ces 10 années d'échanges commerciaux avec nos partenaires européens n'est vraiment pas folichon pour l'Algérie qui doit changer de visage économique. Son plan de relance économique affiche un modèle de croissance économique hors hydrocarbures unique dans l'histoire de l'Algérie indépendante. Une situation qui a conduit le président de la République à confier au ministre du Commerce, Kamel Rezig, le soin de «procéder à une évaluation du dossier sur l'Accord d'association avec l'Union européenne». Cet accord «doit faire l'objet d'une attention particulière, faisant valoir nos intérêts pour des relations équilibrées», a recommandé Abdelmadjid Tebboune. Sur le plan judiciaire, plusieurs procès sont programmés pour les prochains jours. D'ex-chefs d'entreprises parmi les plus en vue, à l'instar de l'ancien patron du FCE, dont les déboires ne semblent pas vouloir voir le bout du tunnel devront défiler à la barre alors que d'autres, les frères Kouninef, feront leur entrée en scène dans ces retentissantes affaires de corruption qui ont saigné le pays à blanc. D'autres anciennes personnalités de la même famille politique, le Front de Libération nationale, Djamel Ould Abbès ou le sulfureux ex-député Tliba répondront de leurs actes, du même chef d'inculpation. C'est dans ce contexte particulier, dominé par la pandémie de coronavirus que se fera la rentrée parlementaire. L'APN et le Sénat ouvriront leurs portes le 2 septembre. Députés et sénateurs, qui reprendront du service après près de deux mois de congé, auront au menu un des dossiers phares de cette rentrée. Ils devront débattre du projet de révision de la nouvelle Constitution, avant qu'elle ne soit soumise à la vox populi. Un chantier majeur qui doit jeter les bases de «l'Algérie nouvelle», ouvert par Abdelmadjid Tebboune dans la foulée de son élection, le 12 décembre 2019, à la magistrature suprême. Le nouveau texte de la Loi fondamentale sera soumis à référendum, le 1er novembre.