Le président de l'APC avoue ne rien comprendre à cette affaire. Les citoyens souscripteurs au programme des 750 logements, prévus au Gué de Constantine, à Alger, sont loin d'être au bout de leur peine. En effet, les travaux de construction de ces logements ont démarré en 1989. En 2001, alors que ledit programme était à 80% fini, «des étrangers sont venus et ont squatté 216 logements.» Ainsi, depuis cette date, lesdits souscripteurs ne cessent de faire des démarches. Hier, un rassemblement a été organisé devant le siège de l'APC de Gué de Constantine. Selon les citoyens rencontrés sur les lieux la justice a tranché en leur faveur. «Les autorités locales sont de ce fait, censées faire leur travail, à savoir celui de déloger ceux qui ont illégalement occupé les logements.» Dans un communiqué transmis par ces citoyens qui se sont, par ailleurs, constitués en association, ils exigent «la finition du chantier, qui est encore en phase de parachèvement depuis 1999 ainsi que le dédommagement des bénéficiaires légaux et légitimes pour le retard dans la réalisation des logements, du fait que leur réalisation devait initialement se faire en 36 mois». A en croire les protestataires, «l'actuel président de l'APC, se dérobe, une fois de plus, et cherche à se disculper vis-à-vis de l'Etat de droit, il a l'obligation morale d'introduire une action en justice.» Néanmoins, la rencontre qui a eu lieu hier entre les représentants desdits souscripteurs et le maire de Gué de Constantine n'a pas abouti à un résultat concret. «Il nous a simplement demandé d'aller transmettre notre requête au procureur de la République.» Ainsi, ces citoyens se retrouvent pris en tenaille entre une administration censée faire son travail convenablement, à savoir celui d'appliquer la loi dans toute sa rigueur, et celui de perdre un logement, dont ils affirment avoir payé les 20% du coût. Le président de ladite APC, M.Lounis Touati, qui nous reçu dans son bureau, a indiqué qu'il «ne comprenait rien de cette affaire», et qu'il «ne pouvait rien faire pour déloger les indus occupants». Pourtant, la décision de la justice est claire, et c'est inscrit noir sur blanc que «ceux qui ont illégalement occupé les 260 logements appartenant à l'APC-Cnep, devront quitter immédiatement les lieux.» Toutefois, la solution ne peut pas être trouvée aussi facilement qu'on le pense. «Cette affaire me dépasse» lâche M.Touati. Il ajoute: «Cela doit être traité au niveau de la wilaya d'Alger. Car déloger 260 bonhommes n'est pas une mince affaire.» Pour rappel, l'affaire des logements squattés n'est pas propre à l'APC de Gué de Constantine, mais elle concerne l'ensemble de la wilaya d'Alger. Le problème est, en effet, énorme pour qu'il soit résolu de sitôt. Néanmoins, il y a lieu de se demander jusqu'à quand continuera-t-on d'enfreindre la loi? A noter que le cas des logements squattés de la commune de Gué de Constantine n'est qu'un échantillon des centaines, voire des milliers de logements indûment occupés, à travers le territoire national.