La réception de 5 000 autres unités s'étalera de janvier à mars 2004. “Si l'on a provoqué, aujourd'hui, une conférence de presse au siège de la direction de l'AADL, c'est, d'une part, pour ne pas rompre avec la tradition qui s'est instaurée depuis le début du programme location-vente et qui consiste à travailler dans la transparence la plus totale et, d'autre part, pour rassurer les souscripteurs de la poursuite du programme et les informer de l'état d'avancement des projets dont l'AADL a la charge en tant que maître d'ouvrage”, affirme le directeur général par intérim, M. Maïche Kamel. Le limogeage de Bounafaâ a, semble-t-il, suscité beaucoup d'inquiétudes chez les souscripteurs. Le remplaçant de l'ex-directeur général annonce, quelques semaines après son investiture, “la révision des prévisions”. “Des circonstances exceptionnelles et souvent imprévisibles ont entravé le bon déroulement des programmes. En matière d'échéances de livraison, les multiples obstacles qui ont jalonné le parcours de l'AADL l'ont contraint à revoir ses prévisions”, dira M. Maïche. Du coup, la livraison des 10 000 logements annoncée pour la fin de ce mois sera étalée sur le premier trimestre 2004. Fin décembre, ce sont 5 609 logements qui seront livrés, selon les prévisions de l'AADL. Au niveau d'Alger, seul le lot d'El-Achour (527 unités) sera livré totalement à la fin de ce mois. Il y aura 640 logements à Ouled Fayet, 564 aux Bananiers, 200 à Gué-de-Constantine, 356 à Bab Ezzouar I, 244 à Bab Ezzouar II et 132 aux Eucalyptus. “Ces logements ne peuvent être remis à leurs bénéficiaires que si toutes les commodités (réseaux AEP, électricité, environnement et aménagement…) sont réunies”, souligne le conférencier. Les souscripteurs attendront donc, mars, pour habiter leurs logements, du moins pour la première tranche. L'autre tranche (les 10 000 unités restantes) est prévue pour fin août. Cette proximité avec l'élection présidentielle a d'ailleurs suscité des interrogations. M. Maïche Kamel répond bien sûr par la négative, sans vraiment convaincre son auditoire. Le retard, il l'incombe aux difficultés liées au foncier, aux contraintes techniques dues à la nature des sols au niveau de Annaba, Boumati et Bab Ezzouar I et II pour lesquels le recours à 10 000 pieux a été nécessaire. “Nous étions aussi confrontés à des problèmes exogènes, liés au Sras et ses effets sur les entreprises chinoises qui n'ont pas pu disposer de leur main-d'œuvre en raison de l'interruption de la procédure de délivrance des visas”, souligne le DG par intérim de l'AADL. Sur 8 000 travailleurs chinois prévus, seulement 4 000 ont pu regagner Alger. Il y a aussi les perturbations du marché des matériaux de construction, le tremblement de terre et ses nombreuses répliques, ainsi que les intempéries qui se sont étalées sur une période de quarante jours. Du coup, les délais de livraison de ce programme qui étaient de 18 à 20 mois se voient prolongés de 10 à 12 mois, selon M. Maïche. Veut-on alors “noircir” le bilan du directeur général sortant, pour justifier son limogeage ? L'encadrement de l'AADL, de toutes les manières, regrette son départ. Maïche lui-même, lors de sa conférence, affirme que les retards, si retard il y a, “sont dus à des facteurs exogènes”. Le conférencier souligne, en insistant, “la stratégie d'information, dès le début, adoptée par l'agence et qui consiste à associer l'opinion publique et le citoyen dans chaque phase de réalisation du programme, les invitant à évaluer et à apprécier eux-mêmes le rythme d'avancement des travaux à travers, entre autres, la mise en place des comités de suivi issus de la société civile ou encore, l'organisation de “portes ouvertes” pour les souscripteurs qui désirent visiter leur logement”. Le 16 octobre dernier, les bénéficiaires ont apprécié le rythme d'avancement et la qualité des travaux, grâce au suivi rigoureux de l'équipe AADL, à sa tête Bounafaâ. Même le séisme n'a pas ébranlé les immeubles, pourtant de 15 étages, implantés dans les zones touchées par les séismes. Le “glissement” dans le planning des livraisons, pour des raisons politiques ou autres, n'entame en rien les capacités de l'équipe qui a managé jusqu'à aujourd'hui, un programme qui, faut-il le rappeler, a rendu espoir à des milliers de cadres sans logement. M. Maïche semble vouloir continuer dans la même lancée, en insistant sur la pérennité et la continuité des programmes pour lesquels, dit-il, “l'ensemble de l'encadrement technique ou administratif est mobilisé dans le seul but, celui d'atteindre les objectifs assignés à l'Agence”. M. R.