Des logements sont construits sur le territoire même de la commune mais ne sont pas encore distribués. Gué de Constantine, Semmar, ce n'est pas seulement le marché de gros, mais c'est aussi et surtout les bidonvilles et la crise de logement. Aucun programme n'a été distribué. « Le nombre d'habitants dépasse les 300 000, 10 000 baraques sont recensées par les autorités locales avec autant de demandes de logement. Cela n'a pas pour autant décidé les autorités à résoudre cette crise », déplore Belhamri Sami, ancien élu de l'APC, la situation des habitants « interpelle toujours ». « Il n'est pas facile d'être indifférent au sort des citoyens même si on est plus aux ‘'affaires''. Chacun vient me voir pour me soumettre son cas. Il est étonnant que l'Apc ne se résolve pas à distribuer de logements dont elle a pourtant bénéficiés », s'étonne-t-il. Des citoyens sont en possession de décisions d'attribution de logement mais n'en jouissent pas. « Cette situation burlesque dure depuis 2001, mais ni l'ancienne assemblée ni celle dirigée par M. Arous, l'actuel maire, n'a distribué les quotas prévus pour l'APC », regrette Mohamed Alidja, membre d'une association locale. on apprend que des logements sont construits sur le territoire même de la commune. « 426 et 640 logements à Aïn Malha, en plus de 748 autres à Djnen Sfari », signale Belhamri Sami. Des listes ont été confectionnées et envoyées à l'OPGI, qui avait reçu une liste de 400 bénéficiaires, mais les nouvelles mesures d'aide de la CNEP auraient, semble-t-il, retardé les procédures de distribution. Mais il y a une autre explication plausible : la crainte des élus d'affronter la colère des citoyens. « Si les élus ne prennent pas la décision et ne veulent pas affronter la colère des citoyens, qu'ils laissent le soin d'afficher la liste au wali délégué », relève M. Belhamri en indiquant que le maire qui se prend pour le maître des lieux n'a aucune prérogative. Les citoyens deviennent « agressifs » tant leur situation est « inchangée ». Manifestation de cette colère intériorisée : le squat des logements situés à quelques pas de l'APC. « Les 54 logements sont achevés depuis 14 ans. Un litige opposant l'OPGI de Dar El Beïda et l'entrepreneur a retardé leur distribution. Les exécutifs se succèdent sans qu'ils aient la possibilité de régler la crise du logement. L'appréhension des élus est toujours là », signale l'ancien élu. La crise à Gué de Constantine ne touche pas seulement les logements, mais aussi la demeure des morts : le cimetière de Djnen Sfari dont les travaux d'aménagement n'ont pas encore commencé. Décidés par l'Epic et l'EGPFC, les travaux n'ont pu démarrer. Commentaire des habitants de « Djisr Kasentina » : « On ne naît ni on ne trépasse à Semar », ironise-t-on. Notre tentative de contacter l'exécutif communal de Gué de Constantine s'est avérée vaine.