Les logements de type Aadl peinent à être livrés et ceux du Fnpos accusent un grand retard dans la réalisation. En dépit des assurances répétées des pouvoirs publics et l'annonce par le gouvernement de vastes projets de construction de centaines de milliers de logements, avec l'ambition d'en réaliser un million à l'horizon 2009, la crise du logement perdure. Les formules se suivent et ne se ressemblent pas, certes, mais le citoyen demeure toujours le dindon de la farce. Bien que le ministère de l'Habitat manque de statistiques concernant le nombre de demandeurs de logements, il n'en demeure pas moins qu'ils sont des milliers de personnes en quête d'un toit. L'espoir suscité par les différentes formules lancées par les pouvoirs publics a cédé la place à la désillusion, voire à l'ire des postulants. Les formules qui ont attiré le plus grand nombre de postulants sont les logements de type Aadl et ceux du Fnpos. Les deux ont malheureusement provoqué déception et désespoir parmi les citoyens demandeurs. Pour les postulants au projet des 55.000 logements Aadl, une partie d'entre eux s'est vue renvoyée pour les programmes futurs, pourtant leurs dossiers de demande ont été déposés dans les délais prescrits. Les postulants qui ont eu la chance de figurer sur la liste des bénéficiaires, ont attendu quatre longues années pour recevoir les clés de leur appartement. Pourtant, dans le cahier des charges, le délai exigé ne dépassait pas les 20 mois! D'autres n'ont pas eu cette chance, puisque les travaux entamés sur chantier ne sont toujours pas achevés. Les raisons de ces retards sont multiples. On cite le problème du foncier, la qualité du sol, le recours à des immeubles de grande hauteur (IGH) pour lesquels les entreprises algériennes ne sont pas qualifiées. Parmi les 90.000 demandes recensées au début de l'opération, dont 83.000 éligibles, seules 25.000 ont été satisfaites par le programme 2001-2002. Le reste, c'est-à-dire les 47.000 inscrits dans le programme complémentaire avec la Cnep-Banque, est en instance. En revanche, plus de 10.000 souscripteurs menacent de sortir dans la rue pour protester contre ce retard et ils sont déterminés, cette fois, à trouver une solution à leur problème qui dure depuis plus de six ans. Certains disent qu'ils sont prêts à aller en prison que de vivre en location avec des prix exorbitants. Ils considèrent que l'Aadl ne cesse de leur mentir en renvoyant la balle dans le camp de la Cnep. Certains se sont même interrogés sur le retard enregistré dans le projet de Sebbala bis, comptant pour l'année 2001. Pour les logements Fnpos, la livraison piétine, les responsables cafouillent et les postulants ressentent un vif dépit. Le retard, il faut le souligner, est «énorme» aussi bien dans la livraison des logements déjà finis que dans la construction du reste du programme qui est en vente sur plan. Il faut savoir que cinq sites ont été dégagés, à Alger, pour la formule: Saoula, Souidania, Sidi Moussa, Gué de Constantine et les Eucalyptus. 80.000 personnes ont postulé pour cette formule, mais elles ne seront que 2651 à bénéficier d'un logement Fnpos. Aussi, des dizaines, voire des centaines de logements ont été construits et sont fin prêts, mais à cause de quelques travaux accessoires comme les VRD, le réseau d'assainissement, l'alimentation en eau potable et en gaz, la livraison est renvoyée aux calendes grecques, au grand dam des bénéficiaires. Comme c'est le cas pour la formule LSP. Ce programme est loin d'atteindre sa vitesse de croisière. Hormis certains chantiers qui ont vu réellement les travaux démarrer dans quelques wilayas, le taux d'avancement pour les 250.000 unités lancées, demeure négligeable.