Des personnalités historiques, des chefs de partis réclament avec insistance la mise au musée de ce sigle qui, disent-ils, est le patrimoine de tous les Algériens. Jamais, depuis sa création en 1954, le FLN n'a été aussi menacé dans son existence. Rejeté par le Mouvement populaire l'accusant d'avoir cautionné une dérive programmée du pays, le FLN a tenté un premier retour au lendemain de l'élection présidentielle. Des membres intéressés de sa direction susurraient sa proximité avec les hautes sphères du pouvoir, laissant entendre qu' il a toujours l'oreille de la présidence de la République en sa qualité de parti majoritaire dans les assemblées élues. Tentative avortée, on ne pactise pas avec le diable. Par la voix de son ministre-conseiller à la communication, porte-parole (officiel) de la présidence de la République, le chef de l'Etat a officiellement déclaré son divorce avec ce parti. «Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune est le président de tous les Algériens et n'a de lien organique avec aucun parti politique agréé», a tranché Belaïd Mohand-Oussaïd rappelant, à ce propos, que «le président de la République a gelé sa qualité de membre du comité central du parti du FLN et, comme chacun le sait, il ne s'est pas porté candidat, au nom de ce parti, à l'élection présidentielle du 12 décembre 2019». Alors qu'il tentait péniblement de se relever, voilà qu'on lui assène un autre coup qui le met sur le tapis. Le FLN vient en effet d'être éclaboussé par un autre scandale né des aveux fracassants de l'ex-député Tliba devant la justice. L'argent sale a gangrené le parti où se vendaient des places sur les listes électorales à coups de milliards de centimes. Des faits d'une extrême gravité pour un parti qui s'est toujours confondu avec l'Etat. Ces révélations remettent ainsi sur la table le débat sur l'impératif de faire changer de sigle au FLN ou de prononcer carrément sa dissolution. Pour autant, le FLN n'a pas baissé les «armes». «Le FLN ce n'est, pas Tliba, le FLN ce n'est pas Djamel Ould Abbès. Ce ne sont pas tous les militent du FLN qui sont pourris», clament des responsables du parti qui ont croisé le fer avec les ex-secrétaires généraux qui se sont succédé à la tête du parti. Le vieux parti tente alors un second retour, mais avec une opération de «purification» en interne. On apprend, de sources proches de la direction du parti que cette opération sera enclenchée dès la semaine prochaine et touchera tous les responsables organiques du parti au niveaux de toutes les wilayas. Dans un premier temps, l'on annonce que pas moins de 40 mouhafedhs seront radiés, comme première opération, avant d'élargir le spectre à tous les responsables élus impliqués de près ou de loin dans des affaires de corruption. Big challenge pour le FLN.