Une série de mesures et d'actions visant la préservation de l'arganier et l'extension des superficies consacrées à cette espèce arboricole, rare et précieuse, a été lancée récemment dans la wilaya de Tindouf par la Conservation des forêts. Cette action s'inscrit dans le cadre de la préservation et de la valorisation de cet arbre endémique, ont informé des responsables de la Conservation des forêts. Des suggestions ont été adressées par les services des forêts de cette wilaya frontalière du Sud-Ouest du pays aux instances centrales en vue de mettre en place une cellule chargée de la protection et du développement de l'arganier et la mise en défense des zones de son peuplement. Ces objectifs seront fixés à travers la promulgation de lois à même de résoudre le problème de l'impossibilité d'une double classification, en tant que réserves du parc naturel de Tindouf et des zones endémiques de l'arganier dans la région, a expliqué le conservateur des forêts par intérim, Abdelmoumene Mouzaoui. Cette espèce rare, 0,4 % de la production mondiale l'est en Algérie, demeure aussi en quête d'une étude phytosanitaire pour remédier aux maladies parasitaires affectant cet arbre, en plus de l'encouragement de l'investissement dans son développement. Des pépinières pourraient se multiplier pour l'extension des superficies de l'arganier, ainsi que le développement du soutien de la femme rurale dans les activités d'extraction, de manière traditionnelle, de l'huile d'arganier en vue de booster l'écotourisme, a-t-il ajouté. Selon une étude de la Conservation des forêts datant de 2013, le territoire de l'arganier, qui s'étend sur plus de 672 hectares, dans une zone localisée à 110 km au nord-ouest de Tindouf, est peuplé de 5 257 arbres, soit une densité de huit arganiers à l'hectare, répartis entre les zones de Touiref-Bouâm, Merkala et Targuanet. Connue pour sa grande capacité d'adaptation aux conditions climatiques et écosystémiques de la région, cette plante constitue un moyen de lutte contre la désertification et de développement du couvert végétal, en sus de ses retombées socio-économiques non négligeables, dont l'extraction de l'huile d'arganier aux grandes vertus thérapeutiques et aux propriétés entrant dans la fabrication de produits cosmétiques connus dans le monde pour leur efficacité. Les efforts de protection et de valorisation de cet arbre endémique, qui ne pousse que dans cette région du Sahara algérien soit au Sud-Ouest de notre pays et au Sud-Est du Maroc voisin. Une plantation de cinq hectares (ha) de plants d'arganier, a été réalisée précise-t-on au niveau de la Conservation des forêts. Cet organisme a procédé, au titre de l'exploitation agricole de cet arbre en tant que brise-vent, à la remise aux agriculteurs de plus de 900 arbustes de cette espèce à planter sur une superficie de neuf ha, une opération renouvelable chaque année sur des superficies allant de 4 à 6 ha. Cet arbre endémique de la wilaya de Tindouf, compte près de 5 000 plants sur son territoire. Son fruit est particulièrement recommandé pour les maladies de la peau, les produits esthétiques et l'extraction de son huile aux bienfaits multiples. En 1999, l'arganeraie marocaine a été classée par l'Unesco comme « réserve de la biophére». Un arbre produit, chaque année, de 10 à 30 kg de fruits environ, sachant qu'il faut environ 38 kg de fruits ou bien 2,6 kg d'amendons pour produire un litre d'huile. Cet arbre pousse presque exclusivement au Maroc et en Algérie. Après des essais infructueux au Mexique et en Californie (USA), il pousse désormais avec succès dans le Negev, au sud de la Palestine. Quelque 5 200 arbustes de l'espèce d'argan ont été plantés, récemment, dans sept espaces forestiers et sites de barrages dans la wilaya de Mostaganem, a affirmé la chargée d'information à la Conservation des forêts, Zahra Menaouer, précisant que l'opération a permis le reboisement de 13 hectares en arganier dans différentes forêts. L'arganier est connu pour son importance économique, médicale, esthétique où chaque hectare de cette espèce peut produire 400 litres d'huile d'argan, dont le prix est estimé à plus de 12 000 DA le litre, a fait savoir Zahra Menaouer. Son prix en europe varie entre 70 et 200 euros le litre. L'huile d'argan est utilisée dans le traitement des maladies cardiaques, le rhumatisme et les maladies de la peau. Elle stimule également la circulation sanguine et aide à réduire le cholestérol dans le sang. Elle est également utilisée pour nourrir les cheveux, dans le traitement de l'acné et de l'eczéma et la consolidation des ongles. L'arbre d'argan peut également être utilisé pour l'aliment du bétail (feuilles), de l'abeille (fleurs), en bâtiment et fabrication du meuble (bois) et en art culinaire (huile), a indiqué la chargée d'information.