Une expérience toute réussie qui en appelle d'autres. La C.i.c.b a réussi le pari de réunir pas moins de 400 personnes venues de divers horizons pour un forum de la citoyenneté jeudi dernier à la Maison de la culture Taous- Amrouche de Béjaïa. Au-delà de la qualité des participants, parmi lesquels on citera Allaoua Rabhi et Kamel Bouamara, universitaires, Mouloud Ourdani de l'O.N.M, Mouloud Salhi du Mouvement associatif, quelques industriels, des maires et des militants de partis politiques, il y a lieu de relever les thèmes autour desquels de larges débats ont eu lieu. Bezza Benmansour a été le premier à intervenir pour faire un point sur la situation politique générale et la mission du mouvement citoyen. Qualifiant la situation politique d' «illisible» qui s'illustre par une cacophonie au sommet de l'Etat et une alliance qui s'entre-déchire, autant d'éléments qui découragent l'investissement et répandent le spectre d'un avenir incertain. La réconciliation nationale qui se décline comme option porteuse d'espoir «miroite déjà des appréhensions et des inquiétudes» car elle est transformée par les vaincus militairement en victoire politique. En Kabylie, le conférencier relèvera l'avancée inquiétante du mouvement salafiste qui s'en prend aux fondements mêmes de la société. Les journalistes subissent, pour leur part, un harcèlement leur imposant l'autocensure. Face à cette situation, le conférencier fait intervenir le rôle du mouvement citoyen qui doit constituer un rempart. D'où l'esprit de ce forum, conclut-il. Lui succédant, Fares Oudjedi fera un bilan détaillé sur le processus du dialogue qu'il qualifiera de «positif». Il reconnaîtra, néanmoins, la non-satisfaction des points relatifs à l'officialisation de Tamazight et de l'allocation chômage. Il fera part, par ailleurs, de son optimisme quant à une évolution de la situation à travers le dialogue qui se poursuit toujours. Khoudir Benouaret, quant à lui, fera un historique du cheminement du mouvement citoyen depuis l'éclatement des évènements de Kabylie à ce jour, estimant, en substance, que le M.C a su arrêter l'effusion de sang et canaliser la révolte juvénile lui donnant un prolongement politique. Maître Fodil Zeghouati, membre du collectif des avocats, dissertera longuement sur les droits de l'Homme dans la législation algérienne, faisant un aperçu détaillé sur les textes les régissant. Il a relevé la différence qu'il y a entre l'esprit des textes et la réalité du terrain. Abdeslam Abdenour, lui, s'étalera sur le thème de l'identité et la citoyenneté. «La religion est la foi, tandis que la politique c'est le raisonnement humain» dit-il en expliquant le sens de la laïcité. Un large débat a suivi chaque conférence montrant tout l'intérêt accordé par l'assistance aux sujets abordés. Une expérience toute réussie qui en appelle d'autres estiment les observateurs présents sur les lieux. A noter enfin la défection de Nadir Bensbaâ, coordonnateur de la FIJ (fédération internationale des journalistes).