Depuis le 25 et jusqu'au 29 de ce mois, de jeunes cinéphiles seront mis à l'épreuve de leur passion pour le 7e art dans le cadre d'un stage bloqué... Ils sont cinq groupes dispatchés en trois niveaux ayant fait leur premier stage d'initiation aux techniques cinématographiques lors d'ateliers initiés au festival du film amazigh de Ghardaïa. Avec leurs encadreurs, ils réaliseront au cours de ce festival des films dont certains se distingueront par leur charge émotionnelle, leur aspect pédagogique et d'autres par leur aspect artistique. Les films ont été diffusés samedi dernier au désormais siège du commissariat du Festival du film amazigh, à savoir la Bibliothèque nationale d'El Hamma, avant de prendre le bus à destination de Tizi Rached, pour poursuivre cette aventure de formation cinématographique. Une deuxième phase sera consacrée, cette fois, aux techniques d'écriture de scénarii. Le commissaire du festival, premier responsable chargé de l'organisation de cet événement, nous en parle. L'Expression: Aujourd'hui, nous sommes à la Bibliothèque nationale dans le cadre d'une rencontre qui fait suite aux ateliers d'écriture cinématographique entrepris déjà au Festival du film amazigh qui s'est tenu en décembre dernier à Ghardaïa. Peut-on en savoir plus? M.Assad Si El Hachemi: On démarre, en effet, de la Bibliothèque nationale. Ce rendez-vous s'inscrit dans la continuité des ateliers initiés à Ghardaïa. Nous avons annoncé à la clôture du festival, qu'il y a un travail qu'il faut poursuivre en perspective de la 7e édition du festival. Justement, cette formation est initiée par le staff qui organise le festival et à la demande des stagiaires. Le principe est de ne pas lâcher ce contingent de stagiaires, de continuer à travailler avec eux d'autant plus qu'on a fait un travail de fond pour, justement, capter les gens qui sont vraiment motivés pour alimenter la programmation future de notre festival. Cette vague de stagiaires qui constitue l'espoir du Festival du film amazigh. On doit continuer le travail avec eux, on doit continuer avec cet encadrement. C'est un groupe homogène qui a l'habitude de travailler avec de jeunes cinéphiles. Cette phase, c'est pour dire qu'il y a une continuité mais aussi une demande de la part des stagiaires qui sont assoiffés de perfectionner les projets dont ils sont porteurs. Cette fois-ci c'est au tour de l'écriture cinématographique. Peut-on connaître, concrètement, le déroulement du travail de cette deuxième phase de stage? Cette deuxième étape traite du synopsis. Ils viennent à Sidi Rached avec leur scénario. Les matinées sont consacrées à la lecture de films classiques et cinéma du monde. Les après-midi, quant à eux, sont consacrés aux travaux d'ateliers. C'est une répartition en groupe. Ceci pour dire qu'il y a une démarche pédagogique réfléchie par notre staff que j'ai recruté pour cette deuxième étape. La clôture sera réservée aux producteurs algériens qui interviendront. Je peux citer la télévision algérienne en tant que partenaire qui va traiter des mécanismes d'aide aux projets de ces stagiaires. Cette deuxième étape se déroulera dans un site agréable - parce qu'on doit faire la promotion des infrastructures disponibles en Algérie - l'auberge de jeunes de Tizi Rached est une résidence d'écriture. On sent qu'au-delà de montrer des films, un des objectifs auxquels tend ce Festival du film amazigh, est l'affirmation de jeunes talents et cinéphiles de demain... Nous avons fait le constat sans complaisance. Le choix de ce festival, son défi est son mouvement itinérant. Chaque escale est un défi, ainsi, avec, à chaque fois, l'obligation de s'adapter aux contraintes et spécificités de la région. Je pense que le travail est là. Chaque année, on draine une sympathie et une dynamique et on fait des ouvertures. C'est le principe du Festival du film amazigh. Il intègre dans son planning d'autres programmations étrangères car, en créant ce contact entre les cultures et en faisant le pas entre les régions d'Algérie, on fait aussi dans la promotion de la culture plurielle en Algérie. Le Festival du film amazigh s'investit aussi dans le cadre de la formation parce qu'il n'y a pas réellement d'école de cinéma en Algérie. Il ne faut pas frustrer cette jeunesse qui ne demande que des opportunités pour être formée. On est réjouis et contents du résultat. Au festival qui s'est tenu à Ghardaïa, une information avait circulé selon laquelle certains stagiaires allaient être envoyés à l'étranger pour parfaire leur formation. Qu'en est-il aujourd'hui? On ne fait pas dans la précipitation. Il y a là une deuxième étape qui se veut une évaluation des connaissances. Moi-même je m'investis à donner une formation diplômante pour ces stagiaires. Donc, il y a un suivi avec le même staff qui encadre. C'est à lui de faire une sélection. Ce n'est pas chose facile que de retenir les meilleurs parmi la soixantaine de stagiaires. C'est une chose à laquelle il faut réfléchir. On a le temps. On travaille sur deux fronts. D'abord, sur la perspective de 2006, la tenue du prochain festival qui se tiendra en décem-bre à Tlemcen, mais on travaille aussi à donner une autre opportunité aux meilleurs stagiaires du Festival du film amazigh de bénéficier d'une résidence d'écriture en France, parce qu'il y a l'implication d'un parterre solide en France. Quel est l'avenir de ces films diffusés aujourd'hui à la BN? Nous avons la réalisation cinq films faits par cinq réalisateurs en l'espace de cinq jours. On compte dupliquer ces films en DVD et en faire 1 000 exemplaires. Ils sont protégés au niveau de l'Onda. On va les distribuer gratuitement à tous nos stagiaires, à tous les festivals du film amazigh et à tous nos partenaires en guise de reconnaissance au staff du comité d'organisation mais aussi de l'encadrement qui ont initié ces stagiaires aux techniques du cinéma.