La campagne électorale pour le référendum sur le projet de révision de la Constitution, prévue le 1er novembre prochain, ne sera pas menée par tous les partis politiques. Seuls ceux représentatifs pourront le faire. C'est l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) qui l'a décidé en fixant les critères des parties appelées à animer le débat. En plus du staff gouvernemental et des personnalités politiques, l'Anie annonce que les partis politiques habilités à mener la campagne sont ceux qui sont détenteurs d'un groupe parlementaire au niveau de l'une des chambres du Parlement ou de 10 sièges entre les deux chambres du Parlement mais aussi les partis politiques représentés au sein des APC au niveau de 25 wilayas au minimum. Avec ces conditions, les micro-partis satellites sont, de fait, écartés, mais aussi les nouveaux arrivés sur la scène politique. Reste à savoir maintenant si les présidents de ces formations politiques, loin d'être représentatifs, seront considérés comme des personnalités politiques. Mais, les critères de l'Anie n'écartent, cependant pas, que les petites formations puisque le RCD de Mohcen Belabbas n'a que neuf sièges à l'Assemblée, qui ne lui ouvrent pas droit de participer à la campagne. En regardant de près les critères de l'Anie et les résultats des dernières législatives et sénatoriales, neuf partis politiques sont habilités à mener le débat sur le prochain référendum en plus du groupe parlementaire des indépendants. Il s'agit du FLN, RND, MSP, TAJ, Alliance Nahda-Adala-Bina, FFS, front El Moustakbel, MPA et PT. Et dans ce lot, trois partis rejettent le contenu du projet de révision de la Constitution. Lundi dernier, Abderrezak Makri a appelé à participer massivement le premier novembre prochain pour voter «non» en avançant «ses» arguments. Le Front des forces socialistes a également affiché son rejet de la révision constitutionnelle qui, estime-t-il, «ne répond pas aux aspirations du peuple». Le parti de Louisa Hanoune n'a certes pas fait de communiqué annonçant son refus du projet, mais les forces du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) dont le PT est membre, ont affirmé leur rejet du projet de révision de la Constitution appelant même à une journée de mobilisation le 10 octobre prochain. Ainsi donc, lors des débats qui seront lancés mercredi prochain, le citoyen aura droit à la version de ceux qui applaudissent la tenue du prochain référendum et à celle de ceux qui n'y voient aucune avancée. Mais les deux parties devront apporter leurs arguments afin de le convaincre et développer les raisons qui vont l'amener à choisir un camp ou l'autre. Aux côtés des partis et des personnalités politiques, ainsi que le staff gouvernemental, il y aura les animateurs de la société civile. C'est sur ces derniers que compte principalement le président Tebboune qui ne manque pas une occasion pour leur rappeler le rôle important qu'ils ont à jouer. Faut-il rappeler que le chef de l'Etat a affirmé que «la société civile demeure le premier allié pour concrétiser l'édification de l'Etat», ajoutant «j'insiste sur la société civile parce qu'elle est honnête. Je suis très enclin au Mouvement associatif qui se soucie des préoccupations quotidiennes des citoyens». L'Anie prévoit donc d'accorder aux associations nationales ayant une représentation effective au niveau de 25 wilayas au minimum, de participer à la campagne électorale. Et sur ce plan, il faut dire que leur nombre est assez important mais sont-elles toutes intéressées de mener le débat sur le projet de la Constitution? Auront-elles aussi le temps de répondre à l'exigence de l'Anie de présenter dans un délai de 5 jours au moins avant le lancement de la campagne électorale, une demande étayée de documents justificatifs et un résumé des axes d'intervention à l'Autorité. Cela est valable également pour les partis politiques et il est à se demander si en un temps aussi court, il sera possible aux parties éligibles aux critères de l'Anie de préparer la demande, les documents et le résumé? Car, le communiqué de l'Autorité présidée par Chorfi, rendu public le 28 septembre dernier, n'offre finalement qu'un délai de 4 jours puisque toutes les demandes doivent être formulées avant le 2 octobre prochain. Le temps presse et ceux qui veulent participer au débat sur le projet de la Constitution devront accélérer la cadence car la machine électorale, en marche, ne s'arrêtera pas.