Une année de Hirak avec son corollaire la crise politique, une dépression économique due à la chute des prix du baril et une pandémie qui a mis à genoux des pays autrement plus puissants. Ce sont là des ingrédients infaillibles pour déstabiliser l'Algérie ou tout au moins la remettre sous les fourches Caudines des institutions financières internationales. Peine perdue pour les amateurs du chaos, pour ceux qui ont misé sur l'isolement de l'Algérie. Dans un long article, publié par le magazine Afrique Asie, le journaliste Philippe Tourel a disséqué dans le menu détail la situation économique, sociale et politique qui prévaut en Algérie, tout en mettant en relief la triple offensive du président Tebboune aux plans interne, régional et international. Au plan interne, relève Afrique Asie, ce sont «les réformes structurelles mises en branle par le président Abdelmadjid Tebboune dès son investiture à la magistrature suprême, en décembre 2019». Il s'agit des chantiers d'une importance capitale comme la réforme de l'Etat, de l'économie et, surtout, la révision de la Constitution, prélude à l'avènement d'une nouvelle Algérie. Sur tous les fronts le président a suscité une dynamique au sein de la société civile et veille surtout à en finir avec certaines anomalies, notamment dans les importations et qui coûtent au Trésor public des milliards de dollars. C'est le cas des céréales dont la tendance baissière des importations s'accélère. «Malgré les défis colossaux auxquels l'Algérie fait face, et dont le nouveau locataire d'El-Mouradia a hérité, le pays, toujours debout, voit son horizon s'éclaircir grâce à un volontarisme sans faille», écrit le magazine pour qui les lobbys anti-algérien «issus majoritairement du microcosme ont joué sur toutes les cordes sensibles et surfé sur toutes les vagues «pour déstabiliser un pays qui tient à sa souveraineté et à son rôle d'Etat pivot au Maghreb, au Sahel et en Méditerranée», lit-on dans cet article. «Novembriste, comme il s'est défini lui-même à plusieurs reprises, le président Tebboune veut renouer avec les deux premières décennies de l'indépendance, ces années héroïques qui ont construit l'Etat algérien fort, souverain, craint et respecté par le monde entier», relève le même magazine. Au plan diplomatique, Tebboune a bâti les grandes lignes de sa politique étrangère sur le socle des traditions diplomatiques algériennes et qui remontent à la guerre de Libération nationale: non-ingérence, respect du droit international, construction d'un nouvel ordre politique et économique mondial, droit des peuples à l'autodétermination, soutien aux peuples colonisés... «s'empressant de faire un come-back clair et net en Algérie en qui elles voient désormais un interlocuteur incontournable dans la région», fait remarquer l'article d'Afrique Asie qui en veut pour preuve «le nombre incalculable de médias internationaux qui font la queue pour arracher une interview au président algérien», à commencer par les médias français qui faisaient partie des plus virulents critiques de ce qu'ils appelaient le «système algérien», notamment Le Figaro, l'Opinion, France24, etc. Au plan des crises régionales, le magazine cite le rôle joué par le président Tebboune lors de la conférence de Berlin sur la Libye, en janvier dernier, qui «a donné une tribune mondiale à l'Algérie pour que le nouveau président fasse entendre la voix de son pays». Le président Tebboune y a d'ailleurs réaffirmé ce qu'il avait toujours répété, à savoir qu'«il revient aux seuls Libyens - tous les Libyens sans exclusive- de prendre leur destin en main, avec l'aide des pays voisins». La récente visite du secrétaire à la Défense américain, Mark Esper, la première d'un aussi haut responsable américain, depuis 2006 est un autre signal annonçant ce retour de l'Algérie sur la scène internationale. Cette visite, faut-il le rappeler, intervenait dans le cadre d'un périple maghrébin qui l'a conduit à Tunis et à Rabat. «Contrairement à ses deux déplacements, en Tunisie et au Maroc, où le chef du Pentagone ne s'était pas embarrassé pour exiger de ses hôtes la soumission aux intérêts sécuritaires et commerciaux américains», indique Afrique Asie soulignant, par ailleurs, que les conversations du patron du Pentagone avec «le président algérien étaient teintées de respect et d'admiration». Mieux encore, le visiteur américain a loué les efforts algériens dans la lutte contre le terrorisme et demandé même l'aide d'Alger dans le règlement des crises libyenne et sahélienne». Cette visite historique, qui intervient dans une période charnière de l'histoire des Etats-Unis, soit près d'un mois avant l'élection présidentielle prévue le 3 novembre, «n'est pas du goût de certains médias américains, adeptes du régime cher aux mal nommés printemps arabes et révolutions de couleur», a conclu le magazine Afrique Asie.