Avec 27 longs-métrages, dont 14 avant-premières, six inédits, et des courts-métrages, cette édition, accompagnée par Costa-Gavras, parrain d'honneur, et marrainée par la réalisatrice et comédienne palestino-algérienne Lina Soualem, déroule le tapis rouge au public, aux équipes de films et aux intervenants, pendant 12 jours. Une occasion unique de découvrir les productions cinématographiques les plus actuelles des cinéastes originaires des pays arabes et ceux, français, qui ont une part importante de leur parcours et de leurs préoccupations liés à ces régions du monde, en présence de plus de 30 invités, cinéastes et personnalités du cinéma. Parmi eux beaucoup d'Algériens cette année, viendront accompagner leurs films. Côté chiffres, on notera 14 avant- premières. Côté fictions, le festival propose 10 avant-premières, dont quatre premiers films. Sous «le ciel d'Alice» de Chloé Mazlo ouvre le 9e FFFA. Réalisatrice habituée du festival (elle a été deux fois primée pour ses courts-métrages «Les Petits cailloux» et «Asmahan la diva»), Chloé Mazlo présentera son premier long-métrage, une épopée intime et originale dans le Liban des année 50 à 70, avec Alba Rohrwacher et Wajdi Mouawad (une sélection Semaine de la Critique - Cannes 2020). L'Algérie partout Quatre autres films français labellisés Cannes 2020 seront montrés: «Ils parlent de mémoires» - mémoire de guerre ou mémoire de lieux -, de filiation et de confrontations de générations... «Des hommes» de Lucas Belvaux plonge dans les souvenirs douloureux - et refoulés - de la guerre d'Algérie. La projection sera suivie d'une rencontre avec la psychologue Safia Metidji auteure d'une thèse sur «La Mémoire traumatique familiale des descendants de la guerre d'Algérie»; «Ibrahim», premier long-métrage du comédien Samir Guesmi, multiprimé au dernier Festival du film francophone d'Angoulême (Quatre Prix du jury, dont celui du meilleur film attribué à l'unanimité, mais aussi ceux de la mise en scène et du scénario), dépeint une relation père-fils compliquée sur fond de non-dits et de difficultés à transmettre, avec une grande délicatesse, tandis que «Rouge», deuxième long-métrage de Farid Bentoumi, trouve le ton juste pour raconter une confrontation père/fille dans le contexte du travail. Enfin, avec leur premier film «Gagarine», les cinéastes Fanny Liatard et Jérémy Trouilh dressent le portrait magnifique d'un quartier et d'une certaine jeunesse en quête d'imaginaires. Deux films découverts à la Mostra de Venise seront présentés: la cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania, fidèle du FFFA, revient avec «l'homme qui a vendu sa peau», un film majeur qui confronte deux mondes: celui des réfugiés et celui de l'art contemporain. Son personnage principal, Yahya Mahayni, a reçu le prix Orizzonti du Meilleur Acteur. Autre coup de coeur de la Mostra 2020 (et reparti, lui, avec le prix Orizzonti de la meilleure actrice), «Zanka Contact», le premier film du réalisateur marocain Ismaël El Iraki, une folle histoire d'amour entre deux survivants. Présenté au Festival du film francophone d'Angoulême, le film «Soeurs» de Yamina Benguigui, interprété par Isabelle Adjani, Rachida Brakni, Maïwenn et Hafsia Herzi, questionne le rapport au pays d'origine et au pays d'accueil, l'enracinement, l'intégration. «ADN», «Parkour(s)», «Paysages d'automne»... Et enfin, deux histoires d'amour et d'engagement nous emmèneront, pour l'un, dans l'Algérie des années 50 avec «De nos frères» blésées de Hélier Cisterne, adapté du roman homonyme de Joseph Andras (prix Goncourt du premier roman 2016), porté de façon magistrale par les comédiens principaux, Vincent Lacoste et Vicky Krieps, et pour l'autre, dans la ville égyptienne de Louxor, lieu d'errance entre passé et incertitude du présent, dans le film «Louxor» de la réalisatrice Zeina Durra, présenté au Sundance Film Festival 2020 et en clôture du festival international du film d'Amman. Côté documentaire, le festival présente quatre films en avant-première, dont un premier film, «Leur Algérie», de Lina Soualem, marraine de cette édition, qui plonge dans ses racines pour remonter le temps de l'émigration algérienne dans l'Hexagone, à travers le portrait intime et affectueux de ses grands-parents.. Après le remarqué «Dans ma tête un rond-point», Hassen Ferhani revient présenter son nouveau film multiprimé «143 rue du Désert» sorte de road-movie immobile dans lequel se croisent les usagers d'un petit café de bord de route, chez Malika, au milieu de nulle part, sinon de l'Algérie elle-même. Le festival est également heureux de présenter en inédit le dernier-né du réalisateur Merzak Allouache, «Paysages d'automne» un thriller politique et social qui jette un regard sans complaisance sur les eaux troubles d'une certaine Algérie. Côté documentaires, le réalisateur algérien Karim Aïnouz suit l'actrice Nardjes. A. lors de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2019. Elle est son guide idéal pour raconter de l'intérieur ce Hirak. Côté fictions, les festivaliers pourront voir «ADN», le nouveau film de Maïwenn, en présence de la monteuse du film Laure Gardette, ainsi que «Parkour(S)» de la réalisatrice Fatma-Zohra Zamoum qui raconte les travers de la société algérienne avec beaucoup d'humour et d'énergie. En somme, l'Algérie sera partout durant ce festival qui montrera à différents niveaux les multiples facettes de notre pays et des Algériens.