Attaqué pour diffamation par l'ancienne ministre de la Culture Nadia Labidi, le numéro deux du Parti des travailleurs, Djelloul Djoudi, risque 6 mois de prison ferme. C'est la peine requise, jeudi dernier, par le procureur général près le tribunal d'El-Harrach à l'encontre de l'ex-député. Cette affaire remonte à 2019 où Djelloul Djoudi avait commenté, sur les colonnes d'un quotidien national, la plainte déposée en 2015 par Mme Labidi contre la secrétaire générale du parti, Louisa Hanoune. Cette plainte venait d'être réactivée en 2019 après la démission du groupe parlementaire du PT de l'APN. Pour rappel, en 2015, Louisa Hanoune et plusieurs autres députés ont accusé en plénière Mme Labidi de «mauvaise gestion» de son secteur et d'être au centre d'un «conflit d'intérêts». L'ex- ministre de la Culture avait alors déposé plainte contre la SG du PT, mais ce n'est qu'en 2019 que le dossier a été réouvert. Djelloul Djoudi qui avait alors commenté l'affaire en maintenant les accusations du parti contre l'ex-ministre, avait fait l'objet également d'une plainte déposée par Mme Labidi. Lors de l'audience de jeudi dernier, Djelloul Djoudi s'est dit étonné d'être devant le tribunal alors qu'en sa qualité de député «c'était mon rôle de critiquer la gestion des ministres. J'ai parlé du conflit d'intérêts dans le cas de Nadia Labidi, avec laquelle je n'ai aucun problème personnel. Je suis en mesure de présenter les preuves qui confirment ce que nous avons soulevé dans l'enceinte du Parlement». Il sera fortement contredit par l'ex-ministre de la Culture qui a affirmé: «Djoudi parle encore de conflit d'intérêts et prétend que j'avais une accointance avec l'ambassade des Etats-Unis, qui aurait accordé une bourse à mon fils... Ce sont des mensonges et cela a porté atteinte à ma réputation et celle de ma famille. Je demande à ce que justice me soit rendue.» Le parquet a requis 6 mois de prison ferme assortie d'une amende de 50 000 DA contre le prévenu. L'affaire est mise en délibéré pour le 22 octobre 2020.